Je maintiens : Verne n'est pas un poète ! Ni un raconteur d'histoire. Il prend bien plus de plaisir à faire des recherches, à crédibiliser ses intrigues d'un point de vue scientifique qu'à s'intéresser à ses personnages d'un point de vue psychologique. D'ailleurs, ses personnages portent souvent l'étiquette de son pays. Ce qui est une forme de racisme, en fait. Mais bon, on sent bien que ce n'est pas fait à mauvais escient, juste que l'auteur préfère les phénomènes physiques aux gens.
C'est pourquoi je ne suis pas un grand fan de son oeuvre. Je m'y ennuie parce qu'il peut passer 20 pages à expliquer le fonctionnement d'une machine et délaisser ainsi son intrigue, ses personnages. Finalement, ses aventures ne se résument qu'en quelques lignes, surtout qu'il n'hésite pas à se répéter dans ses quelques rares péripéties (voir 20.000 lieues sous les mers).
De la Terre à la Lune m'a surpris. L'histoire a beau ne tenir que sur 250 pages, le rapport de proportion entre histoire et fits scientifiques reste raisonnable. Mieux, les explications farfelues sont si nombreuses que ces passages amusent en quelques sortes plutôt qu'ils n'ennuient. La profondeur des personnage est toujours au niveau zéro, de même que l'intrigue n'est pas très développée, les seuls conflits n'étant jamais véritablement que des phénomènes physiques qu'il faut contourner. Le plus amusant, je pense, c'est la facilité avec laquelle les héros les contournent justement. Déjà, le voyage dans la lune semble s'être préparé en trois rendez-vous. Tout paraît si simple. Heureusement, les embûches aussi dérisoires soient-elles suffisent à captiver le lecteur un minimum et viennent ainsi rythmer le récit.
Il n'y a pas grand chose à dire de plus de ce roman. Verne n'a pas une plume particulièrement agréable, il se contente de conjuguer, de placer ses compléments etc. ainsi il offre un texte clair mais sans jamais être brillant dans les tournures de phrase.
Bref, un roman, une petite aventure, qui se laisse lire sans grande difficulté. Il m'a rappelé la première partie de Tintin sur la Lune, en moins bien, bien sûr, puisque les personnages de Hergé y sont bien mieux développés.