Quelle déception... J'aurais aimé aimer, vraiment, ce roman est en plein dans les trucs que j'aime. Des héros bigger than life, des machines improbables, l'exploration du monde depuis le dix-neuvième siècle, presque un rêve de gosse !
Sauf que le livre souffre de deux gros problèmes. Le premier, c'est la question des unités. Je ne suis pas un enfant de dix ans en 1865, je suis un adulte ayant une reçu une formation scientifique supérieure en 2016. Du coup, j'essaie de comprendre, de comparer les ordres de grandeur et tout et tout. Impossible, car sans arrêt le livre alterne entre des unités impériales et des trucs encore plus obsolètes. Cela a du être parfait pour brouiller les pistes, je ne sais pas (en le lisant, je me suis sincèrement demandé si je n'étais pas devant l'ancêtre du techno babble) mais ça m'en a gâché la lecture ; je n'aurais probablement pas du essayer...
Le deuxième point noir est bien pire puisqu'il s'agit des protagonistes... De Barbicane à Nicholl en passant par Ardan, ils n'offrent aucune accroche. Bigger than life, certainement, mais aussi plein d'une perfection à toute épreuve. Les plans du premier se déroulent sans la moindre anicroche, le deuxième qui passe de la haine à l'amitié en moins d'un chapitre et le dernier qui est tout simplement parfait - aimable, charismatique, rusé... Tout se passe trop bien pour ces personnages parfaits, on s'ennuierait presque.
Presque parce que le roman est court, et qu'avec lui on explore autre chose. Non pas la Lune, non pas le monde de l'ingénierie, mais une vision moderniste des USA. On y trouve une accumulation de clichés (dont je ne saurais même dire si l'auteur les a inventé ou s'ils existaient à l'époque), la description d'un monde qui n'a jamais vraiment existé, le croisement entre un Ouest mythique (ouais, bon, en vrai, c'est la Floride, pas super à l'Ouest tout ça) et une technologie merveilleuse.
Si le livre était plus long, les défauts seraient probablement rédhibitoires, mais en l'espère je l'ai lu en une poignée d'heures sans avoir envie de le laisser en plan.

Pierre_Marot
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le 15 août 2016

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Pierre Marot

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