Récemment j’ai lu Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur d’Harper Lee et cela avait été un véritable coup de cœur. C’est d’ailleurs avec ce roman que j’ai inauguré mon blog. Dans le dédale de mes petites recherches sur le net pour écrire ma chronique, de nombreuses références m’indiquaient qu’Harper Lee était extrêmement liée à Truman Capote, autre auteur américain connu pour son roman, De sang-froid. C’est son ami d’enfance, son personnage « Dill » dans Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur est inspiré de son ami, et elle l’a accompagné tout le long de la rédaction du roman. C’est donc la curiosité qui m’a poussé à la lecture de De sang-froid.
En novembre 1959, une famille, un couple et ses deux enfants, est assassinée dans sa ferme au Kansas. Truman Capote est très interpellé par ce meurtre et c’est le début d’une passion qui ne le quittera pas. C’est de là que part la rédaction de De sang-froid. Il décide de traiter ce fait divers sous forme de roman. Comme il le dit lui même, c’est un roman de non fiction qui revient sur le crime en lui même, sur le mobile et la psychologie des deux assassins, le jugement et le verdict final. De sang-froid est plus qu’un policier, c’est un roman documentaire.
J’ai apprécié le découpage du roman qui alterne entre les parties de descriptions des faits et gestes, de la psychologie des assassins et les parties plus journalistiques où les protagonistes de l’affaire racontent leur vécu des événements. La psychologie des meurtriers, Perry Smith et Richard Hickock est fascinante: comment ces deux hommes sains d’esprit, bien que marginaux, ont-ils pu assassiner de sang-froid cette famille??? Et pour un mobile aussi commun?? C’est glaçant, hallucinant, aucun remord, aucune état d’âme ne transparaît dans leurs propos ou comportements. J’ai été encore plus touchée quand m’a pris l’envie d’aller jeter un coup d’œil aux photos d’archives: les scènes de crime, les photos des victimes vivantes et des assassins.
Mais De sang-froid n’est pas qu’un simple roman racontant un fait divers. Il va beaucoup plus loin dans sa dénonciation de la peine de mort. En fin de compte, Truman Capote démontre que les deux assassins et leurs bourreaux sont similaires, ce sont tous des êtres humains qui tuent DE SANG FROID. Les justiciers valent-ils mieux que les criminels?
Malgré quelques répétitions et longueurs au milieu du roman, De sang-froid est un roman glaçant, très réaliste et très bien documenté (Truman Capote a mis cinq ans pour récolter les documents, entretiens nécessaires à la rédaction de son roman) qui me pousse à me pencher sur cette affaire hors du commun et à en apprendre plus sur cet auteur apparemment hors du commun lui aussi. De sang-froid dénonce de manière intelligente, en s’appuyant sur un vrai fait divers, la peine de mort.