ous ce titre Deathworld, Bragelonne a regroupé trois romans et une nouvelles de l’auteur américain, mettant en scène le personnage de Jason dinAlt, un joueur professionnel qui se retrouve embarqué dans une série d’aventures échevelées. Le premier roman : Le Monde de la mort (1960) est celui qui a fait connaître l’auteur, c’est également l’un de ses meilleurs avec Soleil Vert (réédité par Omnibus dans son volume Catastrophes et adapté au cinéma par Richard Fleischer). Sur la planète Pyrrus, les hommes affrontent une pesanteur deux fois plus forte que sur la Terre, mais surtout, une faune et une flore totalement hostiles qui tentent par tous les moyens de tuer les colons. Les combats sont épiques et nous sommes souvent plus proches d’une science-fantasy que de la science-fiction. Le deuxième roman : Appsala (1964) est un ton en dessous, menant le héros sur une autre planète à la suite d’un enlèvement puis d’un accident. Là, il doit faire face à une société où il n’existe que deux classes sociales : le maître et l’esclave. Avec Les Cavaliers barbares (1968), inédit en France, l’auteur retrouve son souffle épique, nous entraînant dans une aventure qui renoue avec la première. La planète Pyrrus retrouve sa place dans l’intrigue pour le plus grand bonheur du lecteur et cela permet de découvrir des nomades aux étranges us et coutumes.
Je n’ai pas été emballé par la nouvelle, elle aussi inédite en France, mais ce n’est qu’un détail, car le reste vaut largement l’achat de cet « omnibus ». Harry Harrison sait parfaitement mener une intrigue, conduisant le lecteur dans des mondes foisonnants où hommes et créatures nous montrent à quel point la nature peut être dangereuse, surtout lorsque l’homme ne la respecte pas. Si le propos peut paraître écologiste par moments, il fait surtout appel au bon sens. Jason est un personnage attachant, doué de pouvoirs psi, débrouillard, intuitif et à l’humour décapant. Un excellent investissement pour un auteur qu’il serait temps de redécouvrir en France.