Je voulais juste voir à quel point les productions de Guillaume Musso étaient nulles; j'ai donc été servie royalement par ce torchon d'une débilité profonde et digne des pires fictions de collégiennes sur Wattpad.
Nous suivons donc les pérégrinations de Matthew (rien que le nom...), Emma et leurs petits amis à travers une course haletante (c'est faux) contre la montre. Le tout porté par des envolées lyriques dignes d'un enfant de sixième. Ceci est censé être un thriller; pour remettre les pendules à l'heure, il ne s'agit que d'une accumulation d'événements toujours plus tordus et rocambolesques.
Ici, les personnages se résument à des conglomérats de clichés indigestes. Ayant côtoyé des professeurs de philosophie, je peux vous assurer qu'on ne comprend pas un fichtre mot de ce qu'ils baragouinent. Et, évidemment, ils ne se lanceraient au grand jamais dans des opérations de kidnapping de chiens shootés aux cachets tranquillisants dissimulés dans un steak haché. En outre, non, les geeks ne sont pas que des gars de 15 ans qui prennent une douche tous les 36 du mois... Kate décroche quand même sans aucun mal la palme d'or de la protagoniste la plus mal écrite. Au fil des rebondissements toujours plus assommants de ce torchon, son profil se dessine peu à peu. En gros, c'est une russe orpheline amante d'un programmeur milliardaire qui veut le sauver d'une maladie orpheline. Par chance Matthew peut le sauver, elle le courtise donc pour organiser son assassinat avec l'aide d'un cascadeur russe. Il faut vraiment arrêter cette obsession glauque pour les russes... Puis, on se croirait juste dans épisode d'une mauvaise série B américaine. En quoi ce plot est-il censé être considéré comme de la "littérature" ? Tout est terriblement téléphoné et écule les poncifs du genre.
Il est aussi nécessaire de s'attarder sur les citations trônant fièrement à chaque entête de chapitre. Mais qu'est-ce que c'est pédant, au secours; le mec se sent obligé de nous montrer qu'il a de la culture pour se sentir légitime. Ca revient vraiment à dire "je suis une personne intelligente qui s'adresse à un public intelligent" alors qu'il prend ses lecteurs pour des imbéciles de la première à la dernière page.
An final, Guillaume Musso veut en faire trop. Au lieu de donner une bonne consistance à ses protagonistes, il se perd totalement et va chercher trop loin quand il n'y en a pas besoin. Le tout finit trop rapidement tiré par les cheveux. Idem pour les événements, tout n'est qu'accumulation de clichés pour meubler tant bien que mal l'espace. Et puis, qu'est-ce que c'est mal écrit... on voit bien qu'il bâcle son travail pour rentrer dans les clous de son timing de sortie pour la rentrée littéraire. De la fast-littérature, tout simplement, qu'on lira une fois dans le train ou à la plage et qu'on aura déjà oublié sur le chemin du retour à la maison.