"Demain, j'arrête !": je sais pas si je suis le seul, mais lorsque j'ai vu ce titre, j'ai pensé que le personnage principal voulait arrêter une addiction, plus précisément le tabac. Et on parle à peine de cigarette dans ce livre... Ni de drogues ou d'alcool d'ailleurs. Sacrebleu ! car faut bien le dire, l'univers dans lequel se baigne les personnages de Legardinier est arc-en-ciel, et sil y a quelques ordures, soit ils sont sévèrement punis par la collectivité, soit sévèrement punis par une individualité. Dans tous les cas, ils prennent cher, ce qui peut les rendre meilleur (si si, ça arrive à un des persos !). Les autres personnages sont des petits anges, avec leurs traits bien à eux et leurs habitudes bien personnelles. Et devinez quoi ?
On s'en fout.
Parce que ça rafraîchit ! Pourquoi chercher "Fight Club" partout ? Un peu de roses bonbon ne peut pas faire de mal, cela peut rendre les choses plus délicates même ! Et dans ce cas précis, Legardinier maîtrise avec un style impressionnant. Là où les bouquins intellos et pompeux me gavent, il innove avec un humour très efficace, une observation des gens toujours juste, de la poésie pour certaines petites histoires (ex. la copine de Julie qui rencontre enfin son pompier) et un style toujours plus personnel. Il fait de ses chapitres des véritables bouffées d'air frais. Et pendant 400 pages, il ne cesse de surprendre, d'intriguer, de nous attacher les yeux. Difficile alors de décrocher ! Mais la meilleure des histoires peut foirer si les personnages sont aussi mous qu'un flan. Or ils sont tous adorables. Très simples à imaginer et très simple pour s'attendrir. Tout particulièrement Julie, l’héroïne, qui est la narratrice la plus agréable du monde. Et puis, je l’avoue, elle m'a réconciliée avec une idée de la gente féminine que j'avais oublié il y a quelques temps, et c'est tout à son honneur ! La seule chose que je pourrai reprocher, c'est lors de la scène où Julie et sa copine boulangère veulent s'infiltrer en repérage intérieur chez les bourgeois, vers la fin: là, je me suis ennuyé et j'ai même sauté quelques pages... de plus, je trouve Ric très pressé, alors que rien n'a commencé... tout comme Julie qui parle déjà de mariage sur la dernière page...
Mais ça n'a entaché à rien pour mon plaisir !
A noter également les remerciements finaux de Legardinier. A ses proches, à ses lecteurs. Sincère et émouvant, jusqu'au bout. Ce sont les meilleurs remerciements littéraires qui m'ait été donné de lire pour le moment. Legardinier, un mec à fouiller...