Je me suis lancée dans la lecture de ce livre après celle de "retour à Brooklyn" d'Hubert Selby, qui m'avais vraiment prise au tripes. De coup, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire que l'on m'avait tant vantée et que je trouvais décevante, ne ressentant pas les émotions fortes de ma lecture précédente. Ce livre est toutefois d'abord facile et se lit très aisément, sûrement l'aurais-je apprécié des le début si ma lecture précédente eut été toute autre.
L'histoire est donc celle d'Arturo Bandini, dont l'enfance était relatée dans "Bandini", et qui maintenant âgé des vingt ans, s'est installé à Los Angeles et tente de devenir écrivain. Bien sûr, il ne connait pas le succès tout de suite et est condamné à se nourrir d'oranges, tout en demandant de l'argent à sa mère, qu'il dilapide pour des bêtises et des prostituées. Mais Arturo est persuadé d'être un grand écrivain, il sait qu'il réussira, son attention se concentre plutôt sur Camilla, une serveuse dont il est épris, mais avec laquelle ses techniques d'approche sont très maladroites et pas toujours efficaces.
Tout cela n'est pas déplaisant et se lit facilement, mais avec un certain détachement. Arturo n'est pas au premier abord un héros pour lequel on éprouve beaucoup d'empathie, malgré sont côté autodestructeur et ses luttes internes. Puis progressivement, les sensations commencent à venir, il devient de plus en plus dur de poser le livre et on le finit dans un état de forte tension nerveuse.
La note du livre a donc augmenté au cours de ma lecture partant de "pas mal mais pas révolutionnaire" à "wow". C'est une description de la misère et des états d'âme d'un jeune écrivain autodestructeur et amoureux.