Beaucoup de lecteurs ont découvert H.P. Lovecraft avec Le Mythe de Cthulhu ou d’autres de ses fameuses et terrifiantes nouvelles comme La Couleur tombée du ciel ou encore L'Affaire Charles Dexter Ward. Démons et Merveilles fut ma première rencontre littéraire avec l’écrivain de Providence. Ce recueil de quatre nouvelles se lit comme un roman. Les nouvelles s’enchaînent et ont toutes pour personnage principal, Randolph Carter, un novice des sciences occultes.
La première nouvelle, Le témoignage de Randolph Carter, est écrite dans le plus pur style lovecraftien. Une mise en bouche brève et glaçante où Carter et son comparse se rendent dans un cimetière. Une aventure qui se termine mal, forcément. La seconde nouvelle, La Clef d’argent, est le voyage de Carter, en quête de retrouver ses rêves qui l’arrachaient à cette réalité qu’il exècre. Par le biais de cette nouvelle, Lovecraft se dévoile quelque peu. On sent un homme qui ne trouve pas sa place dans la société où il vit et se réfugie dans l’imaginaire. En atteste la célèbre phrase de l’écrivain :
Je ne participe jamais à ce qui m'entoure, je ne suis nulle part à ma place.
La troisième nouvelle, A travers les portes de la clé d’argent, est le récit fait par un héritier de Carter sur le périple onirique de son parent. La dernière nouvelle, A la recherche de Kadath, clôt l’aventure de Carter qui tente vainement de rejoindre la cité des anciens, Kadath. Une quête peuplée de créatures étranges et pleine de rencontrer marquantes.
La puissante imagination et le style angoissant de l’auteur m’ont pris aux tripes et je n’ai pas eu la force de reposer ce livre quelque peu maléfique. Le surnaturel se cache sous chaque pierre, l’épouvante se confond habilement avec les ombres pendant que les démons se gaussent de notre subconscient. Ce pseudo-roman n’est pas l’œuvre de l’écrivain la plus évidente à appréhender, mais est à mon avis un incontournable de sa bibliographie.
Si le fantastique vous effraie, fuyez ! Fuyez, pauvres fous !