Petit paradoxe pour ce Connelly...
J'ai adoré le rythme, et j'ai retrouvé l'auteur que j'aimais : l'enquête est bien menée, à l'ancienne, et Harry Bosch retrouve ses réflexes sans trop nous ennuyer avec sa vie privée. De ce point de vue, c'est le meilleur Connelly depuis le fabuleux Lumière Morte, et une vraie réussite après la déception de Los Angeles River.
Mais, parce qu'il y a un mais, j'ai trouvé que ça manquait de rythme par rapport aux premières aventures de Bosch. Ce qui est génial avec Connelly d'habitude, c'est qu'il y a peu de fioritures, et énormément d'éléments qui s'entrecroisent. Dans ce livre, même si c'est bien écrit et facile a lire, il ne se passe quasiment rien pendant 300 pages, et l'enquête est somme toute banale. J'ai même trouvé le tueur bien avant la fin, suite à une allusion de l'auteur au détour d'une phrase... De plus, la fin est expédiée, et certains éléments restent presque inexpliqués (si je vous parle de la petite voiture, vous comprendrez).
Alors qu'imaginer pour la suite ? Créer un nouveau personnage, ou alors redynamiser le couple Bosch/Rider dans de nouvelles enquêtes sur des cas non-élucidés (le filon semble inépuisable) ? Je ne sais pas s'il faut persévérer dans cette voie, car c'est justement ce concept d'enquête qui nuit au rythme du livre, par son côté "a posteriori".
Pour résumer, j'ai apprécie le style d'écriture, mais en ce qui concerne l'histoire en elle-même, Connelly manque légèrement d'inspiration, même s'il relève le niveau après quelques déceptions.