C'est pour quand, le Jugement Dernier ?

Il est admis que ce texte est postérieur à la mort de Pierre, et est composé d'une collecte de ses avis et conseils.

Ce testament supposé de Pierre reprend la liste des vertus à appliquer par les chrétiens, s'ils veulent « participer à la nature divine ». On est à la limite de l'abstraction : Dieu, habituellement personnifié en une entité dotée de volonté, de puissance, et de sens de l'observation, se confond ici avec la somme abstraite des vertus souhaitables portées à leur perfection.

Note importante : « Aucune prophétie de l'écriture ne relève de l'interprétation privée ». Cela s'applique évidemment aux chrétiens d'Orient, dont les cercles étaient à chaque instant parcourus par de spéculatifs « faux prophètes », qui risquaient d'entraîner le christianisme assez loin de son esprit primitif. Mais comment ne pas y voir un fondement de l'autorité doctrinale de l'Eglise catholique, édictant verticalement ce qui doit être pensé ou pas. Dans ce contexte, l'esprit renaissant des humanistes et de la Réforme protestante, mettant l'accent sur la lecture individuelle de la Bible, ne saurait trouver appui dans ce texte.

Cette deuxième Epître fonde son argumentation sur l'énumération des exemples vétérotestamentaires qui montrent comment Dieu a sévi sur de nombreux personnages. Ceci doit servir d'exemple. Le côté « relaps » du chrétien détourné de sa Foi est particulièrement condamné.

Plus actuel, l'ironie visible avec laquelle l'entourage des chrétiens devaient leur demander quelque chose comme « Alors, votre fin du monde et votre Jugement Dernier, ça vient ? Depuis le temps que vous en parlez ! ». Si l'on disait cela au premier siècle, que devrait-on dire aujourd'hui ? Pierre s'en tire (?) en disant que Dieu patiente, car il veut donner le temps à tous de se convertir. Bon, à mon avis, à ce train-là, le Jugement Dernier n'est pas pour demain matin. Mais pour quand ? « Le jour du Seigneur arrivera comme un voleur. ». Jolie dérobade, mais Dieu en cambrioleur, l'image est peut-être osée...