Comme à son habitude, Patti Smith nous ouvre les portes des jardins secrets de son esprit où chaque commissure est une ode à la poésie et à la littérature, majoritairement française. Elle possède cette habilité à entraîner le·a lecteur·rice dans de douces promenades, apaisantes dont les mots agissent telle une caresse angélique. Associant à la fois récits autobiographique, fictif et confession intime, Patti Smith offre un ouvrage hybride, à la croisée de plusieurs arts et disciplines. C’est au moyen d’une exploration sensorielle riche que l’auteure témoigne d’une posture artistique et d’un retour vers un élémentaire davantage onirique et serein, un véritable abandon vers la simplicité. Le·a lecteur·rice découvre alors, avec une certaine candeur, un ouvrage à l’esthétique soignée, escortés par deux opuscules qui bornent en introduisant et clôturant une nouvelle, éponyme, qui expose une certaine vision de la passion. Si ce texte central, malgré son verbe authentique, n’a pas su me séduire autant que ses précédentes publications, les deux récits qui flanquent celui-ci sont de réels souffles, des hymnes à la littérature. Patti Smith dégage ainsi, à l’aide d’une plume onirique et d’une incroyable générosité, quelques pérégrinations agrémentées de photographies, à l’instar des surréalistes, qui berceront d’innocence et d’une agréable mélancolie le·a lecteur·rice. Son écriture à la mélopée enveloppante fait alors don d’un bouquet de souvenirs intimes, de rencontres littéraires vives et de méditations sur le motif et le processus d’écriture absolument passionnantes, que chacun·e pourra butiner et produire son miel de rêves et de pensées. Encore une fois, Patti Smith nous ouvre l’alcôve de son coeur et déploie des notes visuelles, harmonieuses qui chasseront pendant un instant la morosité du monde.