En troisième, j’avais quatorze ans. Un age tout à fait normal pour profiter de ce que la vie a de pire à nous offrir, un age idéal pour découvrir Stephen King. J’ai commencé par Simetierre et c’était super. J’ai enchainé avec d’autres et j’espère en détailler plusieurs sur cette plateforme car cet homme m’a quand même valu quelques émotions.
Stephen King a dit de lui-même qu’il était l’équivalent littéraire d’un Bigmac Frites, ça me paraît assez juste, je m’empresse de le reciter dès que je parle de Stephen King : rien de raffiné, et pourtant avalé goulument avec un plaisir coupable. Personne ne peut se vanter de lire du Stephen King, pas assez intellectuel. Et pourtant, je trouve que c’est un sacré challenge de faire autant de livres toujours faciles à lire et consistant à la fois.
Dôme était dans les étals de librairie depuis quelques temps déjà, un pavé comme on n’en avait plus vu depuis quelques temps pas vrai. On m’a demandé si ça m’intéressait de me le faire offrir. C’est peut-être ça qui a fait que je l’ai lu dès que j’en ai eu l’occasion. J’ai toujours été influençable, alors il suffit qu’on s’imagine que je pourrais aimer un truc pour que je m’y intéresse, c’est comme ça.
Dôme est un grand Stephen King, du 62 ans d’âge, yes papy. On y retrouve toute une petite ville du Maine emprisonnée dans un dôme invisible pour une raison bien évidemment inconnue. Coupés du monde, les habitants vont participer à une lutte de pouvoir sans merci, entre le bien et le mal, comme toujours, Stephen King style.
Les personnages sont bien sûrs manichéens, mais toujours admirablement dépeints, et avec leur nombre, c’est sacrément impressionnant, ça m’a rappelé Le Fléau, je garde un souvenir ému de la propagation de la maladie, plus vif à chaque fois qu’on éternue à côté de moi dans le métro.
Les méchants sont évidemment très méchants, il y a toujours le fou de plus en plus fou, comme Henry de Ca. Les gentils ne peuvent pas non plus être complètement blancs, me faisant repenser à Gardener des Tommyknockers, le gentil alcoolo foufou.
On est jamais vraiment surpris, sauf quand il se met à tuer des personnages importants. Mais je le sais, Stephen King aime sacrifier ses personnages. J’aimerais avoir cette facilité, liquider à tour de bras mes personnages qui m’encombrent tellement j’ai d’empathie pour eux. Les trucs horribles qui leur arrivent aussi, ah mais décidément, cet homme est toujours aussi dérangé, ça fait plaisir.
C’est ce que j’apprécie chez Stephen King : l’exercice de style. Le nombre des personnages, le roman fleuve, et surtout ici, la mise en pratique des conséquences d’un genre d’apocalypse. On répète souvent qu’on ne sait pas ce dont on serait capable, comment on tournerait en cas de perturbation radicale. On le répète souvent et, quitte à enfoncer des portes ouvertes, pourtant les gens ne sont pas assez au courant, ils croient encore que leurs valeurs seraient les plus fortes, ha ha. J’aime lire ces différentes évolutions progressives de mœurs. On peut dire que c’est caricatural, oui, c’est un brin caricatural. Mais ça a le mérite d’exposer une réflexion, et même si l’on ne peut pas dire C’est vrai, on ne peut pas dire que c’est faux, c’est comme tout, c’est simplement une possibilité, avec une probabilité associée.
Je passerai sur les aspects mystiques du truc, ce mec a inventé les aspects mystiques, on va pas se mettre à lui reprocher.
" Close your eyes and click your heals three times…because there’s no place like Dome. "
Oh non ! Encore un hommage au Magicien d’Oz.