S'attaquer à l'oeuvre fondatrice d'un mythe, c'est évidemment être rempli d'espoir quand on commence l'aventure. Dracula de Bram Stoker n'est plus à présenter. C'est en quelque sorte la Bible du vampirisme, un roman qui a posé énormément de bases et qui s'est vu adapté fidèlement ou librement plusieurs fois au cinéma.
Les 100 premières pages du livre répondent à mes attentes. C'est un véritable régal, nous sommes directement plongés dans le bain, avec une atmosphère étrange, bien décrite et réellement prenante. On passe vite outre les choses que l'on connait déjà (merci la culture populaire), je ne peux m'empêcher par moment de repenser à Nosferatu de Murnau ou à Dracula de Coppola en lisant certaines lignes mais c'est aussi en cela que l'on constate que le roman de Stoker a marqué le monde entier.
Cependant, je trouve qu'on avance assez vite avec le personnage principal masculin et je m'inquiète un peu en voyant le nombre de pages qu'il me reste. Les inquiétudes vont s'avérer fondées car une fois qu'on quitte le journal de bord de l'homme, on a droit aux lettres de sa fiancée à sa meilleure amie. Et là, malheureusement, le livre ne sortira plus jamais d'une forme de mièvrerie, de passages presque à l'eau de rose et de dévouement aveugle d'hommes pour une même dame. Jusqu'à sa dernière ligne, on tombe dans un sentimentalisme exacerbé et agaçant.
Voilà qui m'a plombé complètement la lecture de Dracula. Fort heureusement, Stoker est capable encore de moments vraiment prenants, grandioses pour compenser tout cela, mais je me demande sincèrement pourquoi il en est arrivé là. Il y a aussi le personnage de Van Helsing, assez intéressant à lui tout seul et qui aura droit à l'une ou l'autre oeuvre cinématographique centrée sur lui.
Mais au final, Dracula pose peut-être bien les jalons d'un mythe, mais du livre, on en a retiré vraiment que le meilleur, notamment au cinéma (pas toujours bien sûr...).