J’ai une révélation : les DLC et extensions ne sont pas une exclusivité du jeu vidéo. Ils ne lui doivent même pas leur existence. Eh oui, pour cela c’est plutôt la littérature fantastique et plus précisément ces incontournables Weiss et Hickman qu’il faut remercier.
Non, non, je ne plaisante pas. La preuve : Dragons des Profondeurs, braves gens!
Tirés de la série en trois volumes Les Chroniques Perdues, ce premier tome lève le voile sur une intrigue de la saga des Chroniques de Dragonlance totalement passée sous silence. Vous ne vous êtes pas sentis largués au début de Dragons d’une Nuit d’Hiver lorsque Tanis et sa bande (Tuberculeux, Simplet, Grognon & Grognon, etc.) se retrouvaient miraculeusement téléportés dans le royaume des Nains avec une histoire d’un quelconque marteau de Machin Chose sorti d’on ne sait où ? Pour quelques deniers, Dragons des Profondeurs s’attèle à vous narrer cette extraordinaire aventure.
Avertissement: Je préviens mes milliers de lecteurs (hem, hem) que cette critique portant sur un livre fainéant, je ne vais pas faire des prodiges: je vais faire de mon mieux mais le grand jeu ce n'est pas pour aujourd'hui!
Verminaard, général de l’armée draconique, grand prêtre de la Reine des Ténèbres et guerrier assez charismatique a été vaincu par nos vaillants et agaçants héros de la Lance. Après avoir libéré la populace des alentours des griffes de l’esclavage, nos compagnons et leurs nouveaux protégés s’enfuient avant que les draconiens ne se réorganisent. Cependant un lieutenant de Verminaard voit dans la mort de celui-ci un sacré moyen de promotion et, au moyen d’un puissant sortilège d’illusion, prend son apparence pour gouverner les vestiges des forces draconiques. Ceci fait, il se lance à la poursuite de Tanis et ses compagnons qui, pour lui échapper, devront demander l’asile au Thorbardin, royaume des nains de la montagne. Evidemment, rien ne sera simple et les nains en profiteront pour leur demander un « léger » service.
Soyons clair, Dragons des Profondeurs est un opus mineur de la saga Dragonlance : les héros de la Lance n’ont pas d’autres enjeux que de trouver un refuge pour la population civile et leur réussite est connue d’avance pour tous ceux qui ont lu la trilogie originelle.
Certes, un nouvel ennemi a été rajouté mais il n’est ni intéressant ni une menace, remplissant le rôle obligatoire du méchant de l’histoire (encore une fois, tout le monde étant en bonne santé dans Dragons d’une Nuit d’Hiver, nous pouvons aisément deviner son efficacité!).
De plus, ce livre pouvant aisément ne pas être lu, il ne contient aucune révélation majeure ni véritable suspens.
Quelques arguments plaident en la faveur de ce premier volume des Chroniques Perdues : déjà, la nostalgie. Retrouver nos compagnons nunuches de Lance n’est pas désagréable (Tanis, tu sors) et les auteurs se sont atteler à développer leurs personnalités et leurs relations, leur donnant ainsi un peu plus de consistance et de charisme. Ainsi, revoir Raistlin et tout son bordel à base de grognements, de tisanes et de toussotements est un pur plaisir, tout comme Flint, le nain bourru et fatigué qui se retrouve au cœur même de cette aventure (comment ? lisez le bouquin, je ne suis pas votre père moi!).
Enfin, le style d’écriture de Dragons des Profondeurs est aussi plus abouti et agréable à lire: l’ayant conçu bien plus tard que la Trilogie des Chroniques, nos vieux rôlistes de Weiss et Hickman bénéficiaient de bien plus d’expérience en matière de narration. Et… c’est tout.
La nostalgie, les personnages et la narration (sans oublier un prix tout doux en version poche) : voilà tout ce que ce premier volume des Chroniques Perdues vous propose. Oui, c’est peu.
Alors, à moins que vous ne soyez un fanatique de Dragonlance qui veut suivre absolument tout ce qui se déroule sur ce foutu monde de Krynn, voici mon conseil : n’achetez ni Dragons des Profondeurs, ni Dragons des cieux. Procurez-vous uniquement le troisième tome des Chroniques Perdues, Le Mage aux Sabliers. Pourquoi ? Parce qu’il se consacre uniquement à Raistlin, le personnage le plus charismatique de tous et qu’il contient, pour le coup, de véritables révélations.
Après, vous faites ce que vous voulez.
Viens la note: si c'était possible, il aurait écopé d'un 5 et demi. A défaut, ce sera un 6 avec un gros DISPENSABLE à côté.
La vraie question se pose maintenant : est-ce que je m’attelle à la critique de ce lézard congelé qu'est Dragons des Cieux ou pas ? La perspective de retrouver Kitiara et son « sourire en coin » n’est pas des plus réjouissantes…