Quand j’ai lu sur Wikipédia qu’«À la recherche du temps perdu est parfois considéré comme l'un des meilleurs livres de tous les temps » j’ai trouvé le jugement bien trop subjectif pour que ne soit pas mentionné selon qui mais ça a tout de même piqué, à nouveau, ma curiosité. Bon et puis il y’avait cette histoire de madeleine, c’était une bonne occasion de lire ce qui a donné naissance à une expression aussi connue. Je suis donc repartie pour une troisième tentative.
Le problème c’est que je hais par dessus tout le récit des désœuvrements de la classe bourgeoise, encore plus quand ça se passe au 19ème, alors si en plus il n’y a pas vraiment d’histoire à suivre… je raconte pas le calvaire (d’où la troisième fois).
Oui il a un style qu’on peut considérer comme magnifique et il a une belle manière de faire vivre au lecteur certaines émotions/sensations. Mais impossible d’apprécier ces qualités si ça se fait via le récit d’une bande de bourgeois qui glandent toute la journée. J’étais particulièrement sciée de lire le récit attendri de la vielle tante qui, pour occuper ses loooooongues journées passées devant sa fenêtre à cancaner sur le voisinage, s’amuse à accuser sa fidèle bonne (encore un truc qui me rend dingue) de la voler !
Je fais donc mon deuil de Proust, je n’irai pas plus loin, jamais, sans regret pour ma culture littéraire.
J’ajoute, quelques mois plus tard, ce passage de « A la ligne » de Joseph Ponthus que je suis en train de lire :
« Trente minutes
C’est tout dire
La pointeuse est évidemment avant ou après le vestiaire
Suivant que l’on quitte ou prenne son poste
C’est-à-dire
Au moins quatre minutes de perdues
En se changeant au plus vite
Le temps d’aller à la salle commune chercher un café
Les couloirs les escaliers qui ne semblent jamais en finir
Le temps perdu
Cher Marcel je l’ai trouvé celui que tu recherchais
Viens à l’usine je te montrerai vite fait
Le temps perdu
Tu n’auras plus besoin d’en tartiner autant »