Il y a quelques temps (années ? mois ? je ne me souviens plus ...) j'avais pris dans une pile de primes (ces bouquins offerts lorsqu'on en achète d'autres : « deux polars achetés un polar offert ») le Cœur Cousu de Carole Martinez avec un petit mouvement furtif, parce que je pensais que c'était de la chick-litt de la pire espèce. Puis je l'ai lu dans le train, hésitant à le recouvrir d'une jaquette de la Recherche, vous savez à quel point je suis snob (mais en fait je n'ai pas lu la Recherche, mais il ne faut pas le dire)(enfin, si, j'en ai lu un bout mais ça m'a barbée, je crois que ça se dit encore moins, surtout sur un blog de lecture, mais bon, voilà). Donc je l'ai lu et, à ma grande surprise, j'ai beaucoup aimé. J'ai trouvé ça bien écrit, j'ai été prise dans l'histoire et je l'ai dévoré en un trajet. Du coup, depuis que Gallimard annonçait un nouveau Martinez, je ne tenais plus en place. Je ne voulais pas l'acheter de peur d'être déçue, mais je voulais le lire, j'essayais de me contenir mais ce n'est pas simple pour quelqu'un d'aussi impatient que moi. Du coup j'ai vasouillé, me suis inscrite sur une liste de livres voyageurs, ai attendu (24h) et au fini par craquer, et par l'acheter.

Et il s'est passé exactement ce que je craignais. J'ai été déçue. Je ne sais pas trop dire ce que j'espérais, ce qui complique bien sûr l'explication de la déception, mais en fait je pense que je ne me suis pas intéressée à Esclarmonde, ni à son père, ni en fait à quasiment aucun personnage de l'histoire à part la dame de compagnie de Douce. Il est très compliqué de parler de ça sans éventer toute l'histoire, ce qui serait dommage, vous savez à quel point je déteste ça. Et je n'ai pas de balise « spoiler » sur le blog, je ne peux donc pas cacher une partie du texte. Mais les évènements décrits m'ont paru, pour une partie, trop incroyables, et pour une autre trop attendus. J'attendais la fin depuis le début, elle s'est déroulée comme je l'imaginais, et la majorité des personnages ont eu exactement le comportement que j'imaginais (sauf la jeune servante attardée mentale, en fait). Est-ce parce que je ne suis pas croyante ? Je n'ai pas pu comprendre, m'identifier au comportement d'Esclarmonde et ce qui était probablement voulu comme une marque d'émancipation féminine par l'auteur ne m'a semblé être que de la bêtise et de l'orgueil mal placé.

Bien sûr, les qualités d'écriture de Carole Martinez sont toujours là, même si je les ai moins ressenties qu'auparavant (mais j'étais de mauvais poil). J'attends avec impatience le prochain, je le lirai j'espère avec plaisir car c'est la différence entre les auteurs dont on n'a rien aimé et ceux qui ont déçu, c'est que les deuxième restent dans mon cœur lorsque les premiers en sont éjectés manu militari.
Ninaintherain
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le 28 mars 2012

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