Avec ses allures de tragédie antique, où oracle et destin conduisent irrémédiablement à la mort une dizaine de personnages (d'ailleurs trop nombreux), ce western prépare ostensiblement l'affrontement — non pas final, mais tout de même homérique — des deux héros de son histoire : Arch (Achille) et Hallock (Hector). Pour qui connaît le mythe originel, la conclusion de ce combat ne fait aucun doute... Pourtant, la lecture n'en est pas moins plaisante : guerre de territoire, cow-boys terrés dans des corrals, embuscades dans les montagnes... l'avalanche de scènes d'action, entrecoupées de scènes de vie familiale (parfois tout aussi violentes), infuse goutte à goutte une tension dramatique qui culmine dans les dernières pages.
C'est un roman très bien séquencé, alors il est dommage que l'écriture (la traduction ?) pèche un peu : il y a des scènes sublimes qui sont pour le coup ternies par un style quelquefois pataud.