La science fiction est un genre littéraire qui a permis l'émergence de multiples univers, plus ou moins élaborés, crédibles, captivants. Le genre SF Space Opéra lui est un genre ambitieux et souvent casse gueule, reposant sur des dimensions galactiques, des luttes politiques épiques, des guerres titanesques, des enjeux à l'échelle de l'humanité. Le cycle Fondation, Les cantos d'Hypérion, Le cycle Ender, Les Guerriers du silence... Voilà des représentants de très haute volée du genre.
Et puis il y a Dune.
Le Space Opéra absolu.
Mille mondes, mille factions, mille batailles, mille complots. Se concentrant sur quelques personnages clefs, catalyseurs d'une histoire galactique, l'ensemble des intrigues, même celles jugées mineures, ont toute un impact capable d'influencer la destinée de l'humanité.
Dune, c'est le cycle d'une vie, celle de Frank Herbert. Un cycle qui mêle religion, géopolitique, philosophie, prophéties et luttes insestines, avec en point d'orgue une réflexion incroyablement poussée sur l'écologie à l'échelle d'une galaxie, et plus encore sur la survie d'une humanité dispersée dans les étoiles en tant qu'espèce.
Ce premier tome, le plus connu et le plus emblématique, présente les factions, suggère des enjeux diffus et porteurs pour l'ensemble du cycle, tout en enrobant le tout dans une intrigue de luttes de pouvoirs entre les Atréides et les Harkonnens, pour le contrôle d'Arrakis, la planète produisant l'épice. L'épice, drogue de prescience nécessaire au voyage spatial, denrée indispensable à la survie d'une organisation économique et politique féodale en général.
Le scénario est très prenant, et se suffit à lui même pour ce premier tome. Je comprend parfaitement ceux qui se contentent de lire Dune et de laisser tomber les suites. Dune n'est cependant qu'une (superbe) introduction à une histoire bien plus vaste, dépassant les destinées des personnages d'origine pour s'étaler sur des siècles et nous offrir une "introspection sur la race humaine" remarquablement aboutie ... Accrochez vous donc, poursuivez l'aventure...
J'ai toujours qualifié l'écriture de Frank Herbert de "métallique", froide et dure, comme ses histoires, comme ses personnages. S'il se lit sans difficulté et qu'on ne peut rien lui reprocher quant à la qualité de son verbe, il n'est cependant pas "agréable" à lire, et ce à dessein. Son histoire n'en devient pas moins obsédante, il est difficile de décrocher une fois les 100 premières pages passées.
Dune est un roman qui repousse les frontières du genre, le livre oméga, celui vers lequel tout cycle de Space Opéra doit tendre pour atteindre la (quasi) perfection.
Un chef d'oeuvre.