Dune a été en résumé pour moi une agréable expérience, et ce pour plusieurs points.
Le premier que j'ai envie de mettre en avant sont les différentes références à la culture religieuse islamique. Etant moi-même musulman, cette familiarité que j'ai pu avoir avec certains concepts développés dans l'œuvre était tout à fait plaisante. J'ai pu ressentir une certaine proximité avec le peuple Fremen et ses pratiques, qui échappent à une caricature exagérée et stéréotypée d'un peuple nomade quelconque perçu par l'œil occidental. Mais ce qui m'a le plus plu et impacté, est certainement le fait que l'auteur semble d'inspirer sur pas mal d'aspects à notre noble Prophète Muhammad (sws) pour le personnage de Paul. Cela rend le personnage instinctivement plus charismatique à mes yeux et bien plus cher à mon cœur, quand bien même il ne partagerait pas tout en commun. Finalement c'est toute la dimension théologique que j'ai trouvé très bien développée. Elle fait figure, pour moi, de la force majeure de ce roman. Elle est vaste, détaillée, et je n'ai pas lu beaucoup d'œuvres ayant de telles ressources en la matière. Et c'est plutôt agréable dans une époque où la littérature a moins tendance à mettre en avant les aspects valeureux de la religion qu'à la critiquer, à en faire la satire ou à la déconstruire.
Le deuxième point fort du roman est pour moi le style de Frank Herbert. Je suis loin d'être un grand fan des descriptions pittoresques dans les livres, encore moins lorsqu'il s'agit d'endroits exotiques. Néanmoins l'écriture de Herbert est plutôt immersive à ce niveau. Elle l'est également au niveau de la psychologie des personnages. Sans pour autant être extraordinaire, l'intimité des personnages, les caractéristiques de l'éducation Bene Gesserit, l'ardeur et la difficulté de la vie désertique, et l'intensité des combats sont très bien retranscrites. Enfin, les personnages principaux me sont parus soit détestables soit très attachants, ce qui témoigne donc d'une bonne écriture.
Le seul bémol que j'aimerais mettre en lumière c'est qu'en comparaison à l'aspect théologique, l'aspect politique reste plutôt limité et pas excessivement élaboré.
En définitive, ce livre, sans pour autant être un coup de coeur, tient bien selon moi son rang de classique.