Souvent l'image des Etats Unis comme le pays du consensus par excellence (c'est à dire d'un échange entre prospérité et paix sociale) revient dans les lieux commun. Outre le fait que les événements de 2020 ont prouvé le contraire, c'est historiquement faux. Louis Adamic, militant anarchiste et ouvrier revient sur l'histoire de la violence de classe en Amérique de l'industrialisation aux années 1930.
Il souligne la longue tradition de l'assassinat de patrons, de la lutte contre les scabs (briseurs de grèves) et de syndicalisme (des Chevaliers du travail à l'IWW). Toute l'ambiguïté de la violence de classe est souligné : les syndicats et les travailleurs ont payé le prix fort de la répression d'Etat y compris pour des actes ou l'innocence des accusés ne fait que peu de doute (la bombe de Haymarket). L'interprétation la plus audacieuse est celle du gangstérisme à Chicago : bien qu'il n'approuve pas les manières des gangsters, Adamic montre les liens entre prolétarisation et gangstérisme (notamment en s'entrenant avec des gangsters ce qui l'amène à voir que beaucoup d'entre eux étaient d'anciens prolétaires, voir des "gauchistes").