Ce sont les deux premiers romans courts de l'écrivain, dont le prix Gunzo à été attribué à "Écoute le chant du vent" en 1979. La préface de l'auteur très touchante. Elle date de 2014 et explique comment lui est venu le besoin d'écrire. Il les a écrit sur une table de cuisine la nuit avant l'aube, son seul temps libre car á l'époque il tenait un bar de jazz avec sa femme. "c'était une époque où subsistaient des "interstices" par lesquels on pouvait encore se glisser dans le corps du monde". Entre 20 et 30 ans il a trimé du matin au soir pour le bar, mais quand il avait du temps libre il lisait. La lecture et la musique étaient ses plus grands plaisirs. Et un jour il a eu une révélation, une pensée lui est venue sans aucun rapport avec le moment qu'il vivait "tiens, et si j'écrivais un roman"? Comme il ne savait aucunement comment s'y prendre il a décidé au départ d'écrire en anglais, et ensuite de traduire en japonais pour obtenir un style dépouillé, efficace avec des mots restreints... il pensait qu'il n'était pas nécessaire d'aligner des mots compliqués pour toucher le lecteur.
Dans ces deux premiers romans on assiste à la naissance du style et des grandes questions qu'aborde Murakami dans tous ses romans ultérieurs. Dose de mysticisme, descriptions inattendues, quelque fois extrêmement drôles, dérisoires, quelquefois très noires et déprimantes. Descriptions du temps qui passe, du risque de l'oubli, sont des questions que déjà le jeune Murakami se posait à 25 ans. Pour moi ces écrits sont à lire absolument quand on est déjà fan de Murakami et jeter un coup d'œil à ses débuts.