Oubliez les spots lumineux et les néons aveuglants : avec "Éloge de l’ombre", Jun'ichirō Tanizaki nous plonge dans un univers feutré où les ombres dansent et où la beauté se devine, plus qu’elle ne se dévoile. Ce petit essai de 1933, loin d’être poussiéreux, est une véritable déclaration d’amour à la pénombre et au charme discret des choses imparfaites.
Tanizaki, c’est un peu le guide touristique de l’ombre. Il nous balade à travers des pièces tamisées, des bols laqués qui jouent avec la lumière, et même des toilettes japonaises (oui, vraiment). Tout devient prétexte à une réflexion esthétique et philosophique sur le contraste entre l’Orient et l’Occident. Là où certains veulent tout éclairer, Tanizaki préfère laisser planer le mystère. Et franchement, ça fonctionne.
Ce qui frappe, c’est son talent pour rendre passionnant ce qu’on pourrait ignorer au quotidien. La lumière d’une lampe, le reflet sur un mur ou le grain d’un objet prennent une dimension presque sacrée. Mais attention, ce n’est pas pour tout le monde. Si vous êtes allergique aux réflexions nostalgiques sur les traditions ou aux récits qui manquent d’action, vous pourriez trouver ça un peu contemplatif.
Mais si vous cherchez un texte qui vous fait ralentir, réfléchir, et surtout redécouvrir la beauté dans l’ombre, alors foncez. En refermant ce livre, vous ne verrez plus jamais vos ombres comme avant.