En attendant l'année dernière , ou Now Wait for Last Year est un roman de science fiction écrit par Philip K. Dick et parut en 1966.
Dans ce roman,nous suivons les mésaventures d'Eric Sweetscent,médecin au service d'une sorte de magna industriel virtuellement immortel du nom de Virgil Ackermann.Nous sommes en 2055 et la Terre,allié à l'empire galactique de Lilistar, est entré en guerre contre une tierce race extra-terrestre: les Reegs. Autant dire que ce conflit est un gouffre à vie humaine et à matériel , et que l’être humain autour duquel se greffe toute l’espérance de la Terre , le secrétaire général de l'ONU Gino Molinari , est un homme qui apparaît comme increvable et infatigable.Par un concours de circonstances , Eric se retrouvera propulsé sous les ordres du pseudo-dictateur Terrien , et découvrira que derrière cette façade imperturbable se cache une vérité plus assourdissante.Et quand on est un homme comme Sweetscent,en proie à des démons existentielles comme les aléas du divorce , il ne fait sincèrement pas bon de se heurter de la sorte au tissus de la réalité et du temps.
Voila,un beau bordel.Et j'ai envie de dire,un beau bordel comme on les aimes.Néanmoins,et je suis attristé de le constater,En attendant l'année dernière n'est certainement pas l'oeuvre la plus mémorable de K.Dick et il y a une raison à cela : l'intrigue va dans tout les sens.
C'est un comble de dire ça,surtout lorsque l'on est lecteur de science-fiction mais force est d'admettre qu'ici,le roman est par moment en total roue libre.L'auteur fait entrer çà et là des éléments cher à la sf , des éléments que je rêvais de voir K.Dick adapter comme les races extra-terrestres , mais il les mixe avec une pétoire d'autre éléments comme le voyage dans le temps et les réalités parallèles,à tel point que très vites on perd la notion des enjeux qui sont dégagé.
Cette difficulté à suivre le rythme effréné du bouquin est bien vite rattrapé par les messages que K.Dick glisse au fil des pages.Tout d'abord,celui de la relation matrimoniale et Dieu sait que c'est un aspect que Dick a toujours théorisé avec brio ! Le couple d'Eric et Kathy est tellement dysfonctionnelle,et à la fois tellement touchant qu'on en oublierait presque qu'il s'agisse de deux junkies de merde.De deux junkies de merde qui s'ignorent et voyagent dans le temps,rectification...
Ensuite,il y a cette sorte de moral ambigus envers le totalitarisme.Et c'est cela qui est plaisant ! Est-ce que Dick critique Molinari,ou l’élève t-il en une sorte de réponse aux méfaits de la galaxie elle même ? J’avais lu quelque part que l'auteur Californien vouait une sorte de fascination à l'égard du dictateur Italien Benito Mussolini.Je crois que l'on peut affirmer que Molinari est une copie,au moins physique du "Duce".
Malgres tout ces bons aspects , on en ressort avec un mal de crane que l'on ne peut réellement pas identifier comme étant positif ou négatif.A t-on vécus une autre experience Dickienne concluante,ou y a t-on survécus ? Si vous perdez le fil du récit en cours de route,ne vous en faites pas : vous n’êtes pas le seul.Ce livre fait entrer en collision tant de paradoxes temporels , et dimensionnel que l'on a l'impression qu'il s'évapore entre nos doigts.Reste à savoir si c'est une bonne,ou une mauvaise chose.
A vous de juger,à vrais dire...