Je ne sais pas vous, mais moi les premiers romans chez Minuit j’y crois plus tellement. Celui-ci ne fait pas exception même s’il a le bon goût de ne pas être, comme la majorité des dits premiers romans de ces dernières années, un pastiche scolaire et laborieux du roman-Minuit de la fin des années 90. Pour autant, il y manque clairement une écriture (le dépouillement ne fait pas automatiquement un style) et un point de vue. On apprendra certes en lisant En salle que travailler au MacDo c’est pas des vacances au Club Med, mais on s’en doutait un peu : petit bout de lorgnette qui permet de zieuter quelques anecdotes mais pas de prendre de la hauteur (mon cœur saigne, soit dit en passant, à chaque fois que je le vois comparé à À la ligne - Mais enfin l’écriture ! L’humanité de Ponthus ! Ca n’a rien. à. voir.). J’y retrouve un défaut assez récurrent à mon sens des livres produits par les élèves des masters de création littéraire : Claire Baglin creuse un tout petit sillon, de manière un peu obsessionnelle, comme si on lui avait pointé du doigt une idée et une seule dans son projet de départ et qu’on lui avait dit de ne surtout pas en dévier. L’idée en question avait peut-être du potentiel, mais au final, le sillon devient une ornière.