Une école de sciences occultes et mécaniques. Des étudiants piochés aux castes les plus hautes de la société. Une haine ancestrale qui secoue les relations entre les étudiants en magie et ceux en mécanique. Grise et Cyrus n’y échappent pas. C’est une valse de moqueries qui entraîne les deux personnages, une joute verbale qui ne semble trouver de répit que lorsqu’ils doivent se serrer les coudes. On suit un duo auquel viennent se greffer différents personnages, chacun profitant d’une description intéressante, permettant de les distinguer et de créer tout un panorama de personnalités.
Engrenages et Sortilèges, en plus de présenter une couverture sublime, offre un récit singulier, celui de croiser le steampunk et la magie. S’offrent en opposition deux mondes : l'archaïsme de la magie, et la nouveauté présentée sous le règne de la science mécanique. Pourtant, l’un et l’autre ne semblent pouvoir fonctionner en indépendance. C’est donc un monde nouveau dans lequel on plonge, celui de Celumbre et ses îles, mais également les Rets (quartier miséreux). De ce monde, les descriptions sont présentes mais trop peu détaillées à mon gout, ce qui devient parfois complexe d’imaginer certains lieux. Cependant, le roman étant un tome unique, on peut comprendre cette absence de détails qui n’auraient été qu’un ralentissement dans l’intrigue.
Et l’intrigue ? Si elle semble toute tracée au commencement du livre, on se rend compte que les ficelles ne sont pas si aisées, que des rebondissement jalonnent la lecture et c’est un réel plaisir. L’action rythme le récit, on vogue entre peur, désir d’aventures, curiosité, et volonté de vengeance.
Saluons l’absence de romance guimauvesque souvent propre à la littérature pour adolescents. Ici, on voit naître une relation, sans niaiserie. Engrenages et Sortilèges réunit donc tous les ingrédients d’un bon roman de fantasy.