Tous les chemins mènent à Rommel
Lemay applique le même sérieux à cette biographie de Rommel qu'il l'avait fait à celle consacrée à Manstein.
Il relate avec précision le passé du futur feldmarchal : Comment ses actions au cours de la première guerre mondiale vont influencer son style de commandement durant le deuxième conflit ou la manière dont il parvint à obtenir les bonnes grâces de Hitler.
Le plus gros morceau du livre est évidemment dédié aux campagnes militaires de Rommel. Lemay se montre (tout comme avec Manstein) impitoyable envers l'homme, reconnaissant ses belles réussites tactiques mais n'hésitant pas non plus à souligner ses erreurs de jugement, sa vanité, sa vision limitée des choses ou l'importance de ses collaborateurs. En s'appuyant en grande partie sur la correspondance qu'il eut avec sa femme tout au long du conflit, Rommel en ressort humain : Ambitieux, talentueux mais ayant également ses moments de déprime.
Particulièrement intéressant est la manière dont il confronte le mythe de Rommel le résistant. Car, si le général préféré du Führer pensait effectivement en 1944 que la guerre était perdue et qu'il fallait faire la paix avec l'ouest (n'hésitant pas à le dire directement à son leader... quelque chose que peu de généraux osèrent faire), il n'eut jamais l'intention de participer à son assassinat et resta jusqu'à la fin loyal envers lui. En cela, il est emblématique de l'Allemagne durant la période bien plus que l'image mythifié de lui qui s'est développée par la suite.