Nombre de romans exécrables dans leur style ou dans leur histoire parviennent, malgré tout, à donner plaisir à lire ou tout au moins à pousser à tourner les pages en maintenant un suspens plus ou moins efficace.
Ici il n'en est rien et pour cause, il ne se passe rien dans ce roman censé traiter de la mort et qui est en fait à son image (médicale). Telle la ligne verte des encéphalogramme des gens en mort cérébrale, "Et après..." est un livre plat, sans tressautement aucun, d'une linéarité et d'une continuité qui use les nerfs aussi sûrement que celle du "biiiiip" ininterrompu de la machine.
Des personnages trop clichés, trop utilisés pour se faire passer pour des personnes et donc intéresser le lecteur (le héros est un jeune et bel avocat qui n'a jamais perdu une affaire, issu des basses classes de la société américaine, il vit aujourd'hui dans le luxueux appartement dont sa mère était la femme de ménage).
Une impression d'improvisation au fil des pages, pour mieux les remplir : les "révélations" telles l'histoire du collier auraient plus de poids si le "mystère" qu'elles résolvaient n'était pas évoqué pour la première fois dans le chapitre précédent... L'auteur avance, lui vient une idée (si j'ose dire) et ne semble jamais avoir une vision d'ensemble de son roman qui ne constitue qu'une succession de saynètes insipides et sans lien, le tout casé entre un prologue rapide comme la foudre et un dénouement final tellement sous-entendu par la 4ème de couverture qu'il ne surprendra absolument personne.
Le pire étant qu'on ne ressent absolument rien au long des interminables 400 pages, si ce n'est un agacement constant face à l'écriture de Musso (cette manie de caser des anglicismes pour nous assurer qu'il connaît si bien New York...) et à la facilité déroutante avec laquelle se déroulent les non-événements...
La platitude, la niaiserie et surtout l'absence totale de crédibilité sont telles que lorsque l'auteur aborde la réalité (une évocation pitoyable, d'une demie-page, des événements du 11 septembre) cela semble presque insultant.
Je n'aurais personnellement pas tourné la page au delà du prologue – déjà affligeant – si je n'avais pas été à ce moment là coincée sans autre distraction possible. Aussi, si vous tenez réellement à suivre le message d'"Et après", à savoir "profitez de la vie avant qu'elle ne s'arrête", je ne saurais que trop vous conseiller de ne pas approcher ce livre qui vous volera votre temps sans rien vous donner en échange : ni émotion, ni réflexion, ni sentiment d'évasion...
Une lecture navrante à l'aune de laquelle "Et si c'était vrai" m'apparaît désormais comme un chef-d'œuvre de la littérature.
Phénoménal...