Si tu pensais que Ken Kesey n’avait écrit que Vol au-dessus d’un nid de coucou, Et quelquefois j’ai comme une grande idée est là pour te prouver qu’il savait aussi créer une fresque gigantesque où l’Amérique profonde s’effondre sous le poids des haches, de la sueur et des rancœurs familiales.


L’histoire suit la famille Stamper, une bande de bûcherons têtus de l’Oregon qui refusent de plier face aux syndicats et au reste de la ville. Au centre, Hank, le fils dur à cuire, et Leland, le petit frère revenu régler ses comptes. Ajoute à ça un père tyrannique, des tensions sociales qui explosent, une nature omniprésente et un rythme narratif qui joue avec la chronologie, et tu obtiens un roman aussi épique que chaotique.


Le gros point fort ? C’est un tour de force littéraire. Kesey jongle avec les points de vue, passe d’un personnage à l’autre sans prévenir, mélange introspection et action brutale, et réussit à rendre l’histoire aussi immersive que déstabilisante. L’écriture est magistrale, la tension entre les personnages est palpable, et chaque scène semble vibrer d’une force quasi mythologique.


Le hic ? C’est exigeant. Kesey ne prend pas ton cerveau par la main : il te balance en pleine forêt avec des dialogues qui se chevauchent, des flashbacks qui surgissent sans prévenir, et un style qui demande un certain effort de lecture. Si tu cherches un roman fluide et linéaire, tu risques de t’arracher quelques cheveux.


Bref, Et quelquefois j’ai comme une grande idée, c’est une œuvre-monument, un roman foisonnant qui te happe, t’écrase et te laisse groggy. À lire si tu veux une claque littéraire sur la famille, l’orgueil et la lutte contre l’inéluctable… mais accroche-toi, parce que Kesey ne fait pas de cadeau.

CinephageAiguise
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le 24 févr. 2025

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