Thriller environnemental très documenté, Etat d'Urgence contredit des idées reçues sur l'évolution du climat. Toutefois, selon un angle trop limité, il conduit à des raccourcis où transparaît la vision impérialiste des Etats-Unis, Maître du Monde, mais aussi premier pollueur, peut intéressé par les questions environnementales.
Certes, le niveau des océans n'a pas augmenté. Certes, les températures évoluent à la baisse dans certaines régions du Monde. Certes, les connaissances scientifiques sur l'évolution du climat et l'impact des activités humaines sur celui-ci sont limitées. Il n'y a donc aucune raison d'appeler à l'Etat d'urgence ?
En postface, l'auteur, parlant de l'ampleur du réchauffement climatique futur, déclare :
« Il est impossible d'évaluer l'avenir, pas plus que de le prédire. Nous ne pouvons qu'émettre des hypothèses. Une hypothèse fondée sur des observations n'en est pas moins une hypothèse. »
Si Michael Crichton ne fait vraiment pas du lobby pour l'industrie, au contraire, un tel discours me dérange. La base même de la science c'est l'observation, qui conduit à émettre hypothèses et conjectures. Si une simple observation révèle une tendance à un impact des activités de l'Homme sur son Environnement, faut-il ne rien faire, attendre de voir, ou agir ne serait-ce que par principe de précaution ?
Les questions environnementales sont globales et internationales. Plutôt que de parler de réchauffement climatique, mieux vaut parler de dérèglement climatique.
Ainsi, si ce roman a le point positif de ne pas être consensuel et de virer dans le militantisme extrême pro-environnement ou pro-industriel, il n'en donne pas moins un point de vue. Ne le partageant pas en totalité, ma lecture en a été un peu impactée. En revanche, je retiens qu'elle aura eu le mérite de m'interpeller, ce que je n'attendais pas vraiment d'un roman de Michael Crichton, qui donne habituellement dans le pur divertissement.
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