un roman qui empeste la désinformation
Il est parfois dit qu'il faut laisser les morts enterrer les morts, mais dans le cas présent, on peut au moins critiquer l'oeuvre... Michael Crichton est certes un bon auteur de thrillers, mais "Etat d'urgence" pose un vrai cas de déontologie. En effet, il n'a pas ici simplement voulu écrire un "roman", mais il a pris la peine d'ajouter de nombreuses références bibliographiques pour conforter sa thèse selon laquelle le rôle de l'homme dans le réchauffement climatique aurait été une "affabulation". On sait d'ailleurs qu'il témoigna dans ce sens devant une commission du Sénat américain en tant qu' "expert", alors qu'il n'avait aucune compétence sur le sujet (il a fait des études de médecine). Le "roman" devient donc rapidement illisible, car on ne peut pas se laisser prendre par l'intrigue tant on perçoit continuellement en filigrane la volonté de faire passer son message anti-écolo. Certes, on a le droit d'être critique vis-à-vis de certaines positions ou pratiques des groupes écologiques, mais "Etat d'urgence" constitue un cas de noircissement au-delà du supportable, surtout quand l'auteur se drape de pseudo caution scientifique. Alors que les "climato-sceptiques" donnent moins de la voix (notamment en France depuis que l'Académie des Sciences a confirmé les thèses du GIEC en octobre 2010), on se dit que c'est un roman dont on peut facilement s'éviter la "pénible" lecture.