Étoile distante par Albion
L'étoile distante, c'est l'histoire de cette étoile maudite qui figure sur le drapeau maudit d'un pays pas moins maudit que maudit tout autant Bolaño.
Sorte de réécriture du dernier portrait peint dans La littérature nazie en Amérique, Bolaño y immortalise une fois de plus les temps obscurs du Chili de 73 à travers ses différents atouts fétiches que sont la poésie et les enquêtes glauques (grand lecteur de roman policier étant jeune) et le tout, parsemé -comme son ouvrage précédent- de références frauduleuses et déformations stratégiques de la réalité (pour paraphraser D.F. Wallace).
L'étoile distante est un chilien f(l)ou, poète incompris et en exil dont la trace se perd dans l'horizon. Un horizon qui avale avec lui les damnés et la violence sud-Américaine et les recrache comme un beau diable qui danse, danse au clair de lune sous un soleil noir où dorment les cadavres reposés de femmes q'une histoire sans cesse relave par le sang.
Pointe irrémédiablement derrière l'ouvrage le visage emprunt d'une tristesse infinie d'un Bolaño qui se consume un peu plus.