On trouve toujours ce qu’on ne cherche pas
La marquise de Listomère est ici étudiée, passée à la loupe, ou plutôt à la jumelle, de pas trop près, mais pas de trop loin non plus.
Que trouve-t-on dans cette gentille histoire ?
On trouve toujours ce qu’on ne cherche pas.
La jeune marquise est une femme tout à fait droite, qui vit dans le monde, sans s'y laisser prendre au piège, fait attention à la galanterie, sans pruderie excessive.
Voilà qu'Eugène de Rastignac danse avec elle un soir. Rien ne se passe, et rien aurait pu ne se passer. Rastignac est le jeune loup du Père Goriot. Vous connaissez Le Père Goriot ? Non moi non, j'ai oublié, mais il vient 23ème dans ma liste, ça ne saurait tarder.
Le lendemain, Rastignac rêvasse à son amoureuse, la baronne Delphine de Nucingen. Il lui écrit une lettre passionnée. Seulement, c'est à la marquise qu'il l'envoie.
Choquée, elle interdit le jeune homme chez elle et désire lui montrer tout le mépris qu'elle lui porte pour cet acte. Seulement, elle ne le voit pas, il ne vient pas, il ne sait pas.
Oh oh ! La marquise est bien forcée de penser à lui pour lui montrer son honneur, et elle commence le processus de cristallisation que Balzac reprend de Stendhal. Rastignac finit par s'en apercevoir et va démentir la lettre, mais trop tard, la marquise y croyait pour de bon, la vérité lui cause un choc qui l'empêche ensuite de ressortir.
Bien curieux de constater qu'il doit être un fait qu'un amour pressenti de quelqu'un pour nous peut changer notre inclinaison à son endroit. C'est quoi cette phrase alambiquée bordel ? Je me balzaquise je crois. Mal peut-être mais on fait ce qu'on peut avec ce qu'on mérite.
Pour le reste, je note que c'est la première fois dans les Balzac lus (en dehors des lettres des Mémoires de deux jeunes mariées) que le narrateur est un personnage de l'histoire, même si ici observateur, en la personne du Docteur Horace Bianchon.