Il me sera difficile de recommander ce roman car il ne dit pas grand-chose sur Évariste, qui fait presque office de figurant dans un livre qui, pourtant, lui semble consacrer.
Pour la biographie, on repassera. Certes, on ne sait pas grand-chose d'Évariste, et l'auteur nous le rappelle, si bien que sur les 170 pages du roman, on en compte peut-être trois ou quatre qui nous racontent les faits connus sur Évariste - qu'on pourra à peu près retrouver sur sa page Wikipédia -, peut-être une cinquantaine de pages sur des faits historiques à l'époque où vécut Évariste, et, enfin, un peu plus d'une centaine de pages de suppositions présentées comme des suppositions : "Je pense que... Il s'est peut-être passé ceci... Il a sans douté pensé cela... blabla."
L'aspect romanesque est également décevant. Je veux dire, étant donné qu'on sait peu de choses d'Évariste, on aurait pu prendre le parti de romancer sa vie - et non de la supposer. Bref, on aurait pu créer un personnage, le faire sentir au lecteur. Mais malheureusement, l'auteur ne s'y risque même pas, et tout ce qu'il nous laisse voir d'Évariste, c'est ce qu'en verrait un spectateur à cent lieues de celui-ci, essayant de l'apercevoir à travers la loupe d'une longue vue : pas grand chose. Pour tout dire, c'est un roman sur Évariste dans lequel Évariste n'apparaît pas ; j'ai toujours l'impression, en lisant cette histoire, qu'Évariste est passé par là, mais, pas de bol, on l'a loupé. C'est dommage parce que du coup, c'est inintéressant. :(
Je ne veux toutefois pas donner l'impression d'enfoncer l'auteur, qui montre tout de même des qualités d'écriture ; ce qui m'ennuie, c'est qu'il ait choisi ce sujet. Je le sens tellement inspiré lors du chapitre des ébats amoureux d'Évariste que j'aurais envie de lui conseiller d'écrire directement une fiction qui l'enthousiasme pour donner libre cours à ses passions, plutôt que de prendre Évariste comme prétexte pour raconter une histoire qui semble tellement l'ennuyer qu'il ne peut s'empêcher de divaguer...