Le bandeau du livre (qui n'apparaît pas sur l'image) claironnait : "Le Rimbaud des mathématiques". Autant vous dire que c'était très loin d'être attirant pour moi, qui ne suis ni un gourmand des vers (quoique les libres...), ni quelqu'un pour qui les mathématiques éclairent l'existence, elles auraient même plombé ma scolarité par leur capacité à rendre tout compliqué.
Malgré cela, je me suis plongé dans cette ...évocation d'Evariste Galois, mathématicien de génie mort à 20 ans. Sa vie fut courte, on n'en sait quasiment rien. Il ne reste que sa brillante démonstration pour " qu'une équation irréductible de degré premier soit soluble par radicaux, il suffit que deux quelconques des racines étant connues, les autres s'en déduisent rationnellement". Je vous entends souffler et déjà rayer ce livre de votre future PAL (Plie à lire)... et vous aurez presque tort parce que ce sont le seules lignes sur les mathématiques que compte le livre, l'auteur étant une bille en algèbre pourtant révolutionnée par le truc recopié avant...
Nous avons donc devant nos yeux une biographie de 164 pages sur quelqu'un de certes brillant mais très abstrait pour des millions de lecteurs et dont les traces de son passage sur terre se tiennent sur 4 feuillets même pas recto/verso. Mais, alors me direz-vous, il fait quoi François-Henri Désérable pour meubler ? C'est simple, il brode, dépeint l'époque, imagine des moments, s'adresse au lecteur qu'il appelle Mademoiselle (un peu dragueur François-Henri....), joue avec les mots, mélange le langage soutenu avec le familier, donne des avis sur tout, brille à cause de son érudition, trop parfois, donnant envie de lui donner des claques. C'est surtout totalement virevoltant, drôle, pétri d'humour, et sur la fin, quand Evariste mourra bêtement dans un duel, rempli d'émotion. Totalement ému par ce destin brisé, Mr Désérable (j'aime beaucoup ce nom) abat son masque d'amuseur goguenard pour devenir plus dramatique et d'une très jolie manière, démontrant que l'on peut être cavalier et érudit mais néanmoins pétri d'humanité. Sans tomber dans le mélodrame facile , il fait basculer son roman juste au bon moment, lorsque le lecteur que j'ai été, commençait à éprouver une légère lassitude à toutes ces digressions encyclopédico/historiques.
La fin sur le blog
http://sansconnivence.blogspot.fr/2015/05/evariste-de-francois-henri-deserable.html