Évasion
7.2
Évasion

livre de Benjamin Whitmer (2018)

Un réveillon du jour de l’an 1968, hors du commun nous attends. Ils sont douze à s’être fait la belle de la prison d’Old Lonesome, Colorado. Alors qu’il fait un froid à ne pas mettre un chien dehors, le groupe se sépare et quatre hommes trouvent refuge provisoirement dans une maison. C’est alors un déchaînement de traqueurs qui déferle sur eux, à commencer par le directeur de la prison Jugg et ses gardiens mais aussi Stanley et Garrett journaliste et photographe locaux mais aussi la cousine de l’un des détenus et quelques habitants sans oublier les flics. Rapidement sous un blizzard terrible les évènements vont se précipiter. Un roman noir comme rarement lu avec une violence impitoyable et des personnages que rien n’arrête. C’est brutal et puissant, on en prend pour son grade à chaque page, cette noirceur finalement inhumaine montre ce qu’il ya de pire chez les êtres humains. La condition humaine ainsi révélée est bestiale, cruelle et sauvage. Le style de l’auteur est à l’avenant, rude, franc et percutant. Whitmer avec son écriture merveilleuse empreinte d’une totale liberté nous conduit aux portes de l’enfer. Un parcours quasi initiatique dans ce blizzard omniprésent qui sait mettre un voile sur l’innommable et faire une mise au point bien nette lorsqu’il se lève. Cela m’a bouleversé, on avance dans le récit à pas de loups pour mieux faire face à la réalité et ce n’est pas beau à voir. La cavale de ces hommes qui sortis de prison atterrissent dans une petite ville qui elle-même ressemble à une prison, c’est à s’y méprendre. Une intrigue simple mais redoutable sans oublier de voir la météo comme un personnage à part entière, la neige, le vent glacé et la tempête nous place dans une position de faiblesse, d’angoisse qui peu à peu se transforme en terreur. Ce troisième roman vient après « Pike » et « Cry Father » confirme un auteur de grand talent qui sait si bien nous parlé de l’Amérique profonde et de ses populations démunies, noires ou blanches dont personne ne veut. Il est bien loin le « rêve américain » il ne reste plus que la désillusion. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2020/02/18/37983196.html

Lalitote
8
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le 18 févr. 2020

Critique lue 169 fois

Lalitote

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