Je cherchais depuis un bout de temps "le" bouquin qui me laisserait encore plus vide que les autres une fois que je l'aurais terminé, "le" bouquin qu'on ne veut lâcher mais qu'on aime tellement qu'on se force à le poser pour quelques heures sur la table de chevet histoire d'y réfléchir avant de reprendre la lecture, "le" bouquin dont je pourrais parler pendant des heures. Et ce roman, je l'ai trouvé.
Le plus étrange, c'est que je n'ai même pas pleuré, et pourtant ce livre donne de quoi remplir une tasse de larmes, mais non, j'étais sans doute -paradoxalement- beaucoup trop prise par l'émotion pour laisser mon petit corps s'exprimer.
En vérité, dès la lecture de l'incipit, j'ai su que j'allais idolâtrer ce livre (oui, "idolâtrer", car les livres sont comme des humains). Ce style d'écriture décalé, qui s'efface cependant au fil des pages, m'a conquise très vite. Mais finalement, ce qui fait que j'aime tant ce roman aujourd'hui, au-delà de l'écriture, au-delà de l'histoire, au-delà des personnages, au-delà des photos, c'est la capacité qu'a Jonathan Safran Foer à mettre des mots sur des pensées, mes pensées. Combien de fois me suis-je retrouvée dans ces quelques lignes, ces quelques paroles ! J'admire énormément l'écrivain pour cela, parce que j'ai souvent (tout le temps) énormément de mal à trouver les bons mots, qui correspondent réellement à ce que j'éprouve. Donc, on peut le dire, ce roman fut une sorte de délivrance, en un sens. C'était comme si quelqu'un s'était introduit dans mon cerveau pour y piquer mes pensées et les poser sur un papier. Magie. Pourtant, Oskar n'a finalement rien en commun avec moi ; je n'ai encore jamais enduré une telle souffrance, enfin, peut-être que si en fin de compte, tant je me suis appropriée son passé, son présent et son futur. En bref, ce que j'essaie de dire à travers ces piteux mots, c'est que je suis tombée amoureuse de ce roman, et qu'il m'a fait passer quatre jours de pur bonheur.
"There's nothing wrong with not understanding yourself", voilà.