Montag est pompier. Mais dans cette société totalitaire, les pompiers n'éteignent pas les incendies, ils les allument. Ils brûlent les livres, et les maisons qui en contiennent. Parfois ils brûlent les habitants avec. Car les livres, et de manière générale, tout ce qui peut faire réfléchir, tout ce qui témoigne d'un fragment d'intelligence ou de sensibilité resté enfoui chez un individu, sont interdits. La société est aseptisée : les gens vivent dans des maisons sécurisées, avec des familles virtuelles qui, par écrans interposés, les abrutissent de conversations vides, d'informations sans intérêt. Bien que surexités et entourés de monde toute la journée, les habitants sont seuls : il n'y a plus aucune humanité, plus de médecins mais des opérateurs techniques qui accomplissent des gestes mécaniques sans aucune compassion. Le taux de suicide est très élevé. C'est dans ce contexte que Montag rencontre Clarisse, une jeune fille qui s'intéresse aux petites choses de la vie, le bruit de la pluie, le lever du soleil. Cette rencontre bouscule ses certitudes ; et si Clarisse avait raison ? Et si les livres n'étaient pas nuisibles...?
Paru en 1953, ce roman est criant d'actualité : nous sommes nous aussi sur-stimulés, bombardés en permanence d'informations inutiles, saoulés de mouvement et de bruit, amis de gens qui ne se soucient pas de nous. En arriverons nous à une société telle que celle qui est décrite dans le roman ? Sans doute que non, mais par certains côtés nous nous en rapprochons.