Bam.


J'vais pas m'faire que des potes même si au final, va savoir pourquoi, le ressenti global est qu'on tient là un putain d'bon bouquin.


Farallon Islands, c'est l'histoire d'une photographe qui part s'isoler sur une île avec quelques biologistes des océans, au large des côtes de San Francisco. L'idée c'est que Miranda (c'est comme ça qu'elle s'appelle, enfin tu verras, des fois oui des fois non c'est comme ça) a ses propres fantômes, laisse une sensation de malaise.


Tu sais quand t'as la colonne vertébrale qui se contracte à cause que y'a quelqu'un que tu sens moyen et que t'as beau jouer les altruistes c'est physique, ça passe pas ?


(tout le roman est du point de vue de Miranda). En fait l'idée c'est que je l'ai détesté dès les première lignes. Mais genre violent, à la traiter et tout.


On suit la vie de cette équipe qu'on pourrait croire sortie de La vie aquatique de Wes Anderson. Mais t'oublies direct les rires dac ? Bon et tu peux aussi zapper les plans verticaux 16/9e ou tout le monde court sur la voix d'un narrateur neurasthénique au rythme d'un morceau de musique classique endiablée.


Rentrer dans la tête de Miranda est un exercice difficile. (et puis t'as pas envie, mais c'est aussi sûrement une volonté de l'auteur, alors j'suis paumé un peu tu vois ?)


Puis même, on devine rapidement tout, alors que elle, et ben tu vois elle met mille ans à se rendre compte des choses. Même l'intrigue la plus importante, elle bite rien. Son rapport aux autres est trop ambigû ; le besoin de s'isoler mais de ressentir l'envie de se confronter aux autres individus de l'île.


Les saisons ici sont animales, on y découvre la faune aquatique et aérienne de ces îles, transformant le roman en quasi documentaire animalier hyper bien fourni et qui contraste avec l'envie de baffer Miranda (chui désolé, j'vais paraître hyper sexiste, mais malgré le fait que la poisse lui colle à la peau, je peux décemment pas avoir de l'empathie pour ce personnage).


En fait toute la partie qui n'est pas centrée sur Miranda m'a plu, mais curieusement, tout est lié. La façon dont les animaux sont étudiés, comme la constitution des requins blancs femelles et de l'allégorie que ça renvoie à Miranda.


En fait Abby Geni nous donne des clés beaucoup trop vite, pour tout deviner à l'avance. Et le manque de surprise m'a vraiment beaucoup déçu.


En fait je crois que ce qui sauve le livre, c'est la traduction. Je mets "je crois" parce que je n'ai pas lu le bouquin en VO. Mais Céline Leroy a su donner un ton qui m'a vachement fait penser à la série de Jane Campion "Top of the Lake" si tu veux tout savoir. J'avais adoré cette série, la lenteur, la mise en place de l'intrigue, les personnages complexes, le côté mystique très superficiel...


On retrouve tout ça dans Farallon Islands. Alors malgré tous les points négatifs que j'ai pu déceler ; l'ambiance, le rythme, le sujet. Au final je me rends compte que j'ai adoré et que je vais adorer conseiller ce bouquin.


C'est hyper bizarre comme façon d'amener les choses je sais, y'a cette éternelle question de savoir si on peut à la fois adorer et détester un bouquin. La réponse est oui. Et rien que pour ça je vous encourage à le lire, pour le gros malaise que ça laisse à la fin.


Le mieux c'est que tu le lis et après tu m'dis. Kodak ?

LouKnox
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le 1 juin 2020

Critique lue 268 fois

Lou Knox

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