Faust a passé sa vie à vouloir tout savoir, tout comprendre, tout assimiler, mais il n’y arrive pas. Il est tourmenté : a-t-il perdu sa vie à chercher à obtenir quelque chose de vain ? Au moment où il est le plus perdu, il rencontre Méphistophélès, le Diable, avec lequel il fait un pacte et décide donc de lui vendre son âme.
Il m’est bien difficile de donner mon avis sur cette pièce. Elle est déjà passablement longue et je me demande combien de temps elle dure lorsqu’elle est jouée. Je plains également les deux rôles principaux qui ont un texte incroyablement long à apprendre et de beaux monologues à déclamer.
Pour faire simple, le découpage de Faust ressemble plus à un découpage en chapitres qu’en actes et scènes. C’est assez particulier, car chaque chapitre se passe dans un endroit différent et à plusieurs années d’écart. Le passage du temps est d’ailleurs assez mal rendu, puisqu’il n’apparaît jamais clairement. On finit par comprendre grâce à une phrase au milieu du chapitre et enfin le reste devient logique. Mais une petite didascalie n’aurait pas fait de mal je trouve parce que, de ce que j’ai pu comprendre en faisant quelques recherches, ce sont 24 années qui passent entre le premier et le dernier chapitre ! Alors qu’on pourrait croire que tout se passe en quelques jours, hormis le dernier chapitre, d’ailleurs incompréhensible jusqu’à ce qu’on réalise qu’il y a presque une année au minimum qui s’est écoulée. La temporalité est donc peu claire et rend certains passages bancals.
Certains chapitres m’ont beaucoup plu, notamment lors de dialogues profonds et pleins d’esprit entre Méphistophélès et Faust. On rencontre aussi quelques autres personnages intéressants, comme la sorcière, ou Marguerite, l’élue du cœur de Faust. Ces passages étaient presque hypnotisant, mais ils sont fortement contrebalancés par d’autres passages abracadabrants, longs, placés là sans grande logique et difficiles à situer. Une foule de personnages font leur apparition et disparaissent complètement après deux ou trois répliques et j’ai eu un mal fou à comprendre l’intérêt de ce qui se passait à certains moments. Me voilà donc avec un avis bien mitigé...
Les didascalies nous apprennent l’existence de chœurs, d’esprits, de feux follets, on croise des sorcières, des fantômes, des gens transformés en singes, etc. et franchement j’aurais bien voulu voir ce que ça donnait sur scène avec les moyens de l’époque, parce que quelque chose me dit que même aujourd’hui, ça ne doit pas être très glorieux... Une pièce qui selon moi doit mieux rendre en film qu’en pièce et qui ressemble plus à un roman dans sa construction qu’à une pièce, étrange tout de même. Mais bien entendu, c’est difficile de juger de la pertinence d’une représentation sans l’avoir vue ni même de la qualité du texte sans avoir pu le lire en VO. Mais ce sont malgré tout des questions que je me suis posées en cours de lecture.
En bref, une pièce qui n’est pas facile d’accès tant par son écriture que par sa multitude de personnages et sujets, et où le passage du temps est extrêmement difficile à percevoir. Des moments super et d’autres qui frôlent l’incompréhension, donc une pièce très en demi-teinte pour moi.