J'avais il y a quelques années apprécié certains des romans de l'auteur de SF écossais Paul McAuley (Les conjurés de Florence, les diables blancs). Grosse déception donc avec la lecture de "Féerie".
Dystopie qui se déroule dans un futur proche en Europe, ce roman envisage un futur dans lequel les biotechnologies, nanotechnologies et technologies (ouf) de l'information auraient réalisé des progrès fulgurants. Les principales applications des deux premières seraient les drogues, via des virus ou des micro-robots qui infectent les cerveaux humains de toutes sortes de manières. Quant au Web, il serait devenu si perfectionné que mondes réels et virtuels deviendraient impossible à dissocier, les interfaces homme-machine (à base donc de nanotechnologies) rendant l'illusion parfaite. Et McAuley étant un scientifique (biologiste) de formation, on a parfois du mal à le suivre dans ses explications, qui vont - disons - assez loin sur un plan théorique. De la hard-science, quoi !
Si l'on ajoute à cela que la plupart des protagonistes sont sous l'emprise de drogues qui altèrent leurs perceptions et passent sans cesse du monde réel au monde virtuel, l'ensemble est pour le moins confus. Cela est au demeurant certainement voulu par l'auteur. Je ne suis néanmoins pas sur d'avoir parfaitement compris quels étaient toutes les forces en présence et quels buts chacune d'entre elles poursuivait. McAuley serait un anti Ken Follett, en quelque sorte...
"Féerie" a tout de même des qualités certaines, ce qui fait que je me suis accroché pour le terminer. Bien que parfois un peu trop proche des poncifs du genre, le côté dystopique est plutôt réussi. Il en est de même pour certains personnages secondaires. Et la construction du scénario, en trois temps étalés sur une vingtaine d'années, est originale : à Londres, puis à Paris, et enfin en Albanie, nous plongeons dans une Europe de cauchemar, de médias, de guerres et de massacres.