La vie de l’adjudant-chef Dominique Tassi vire au cauchemar lorsqu’il provoque l’accident de voiture dans lequel sa fille trouve la mort. Alcoolisé au moment des faits, il s’enfonce dans la culpabilité. S’ensuivent des années d’errance, entre dépression et alcoolisme. Lorsqu’en 2005, la jeune Justine Morin est violée et assassinée dans son village ardéchois, Tassi s’occupe de l’enquête et arrête un marginal peu apprécié des habitants, Gabin Lepage, qui sous la pression des policiers avoue un crime qu’il n’a pas commis. Quatorze ans plus tard, désormais retraité et atteint d’une sévère cirrhose, Tassi vit seul et reclus, jusqu’au jour où le meurtre d’une jeune femme à Bourg en Bresse ravive ses souvenirs et l’incite à reprendre contact avec ses anciens collègues. Victime de torture et de sévices, le cadavre présente en effet des similarités avec celui de la petite Justine. La conviction de Tassi d’être face au même tueur vire rapidement à l’obsession, surtout lorsqu’il se trouve sur place confronté à la mauvaise foi des enquêteurs. Il s’allie alors avec un écrivain médiatisé spécialiste des tueurs en série, Nathan Rey, ainsi qu’avec l’avocate de Gabin Lepage qui cherche depuis 3 ans à prouver son innocence. Ils vont ensemble remonter la piste du tueur.


Cette proposition de résumé est loin d’être exhaustive ! Nous n’en sommes qu’à la première partie, je n’en ai pas évoqué le quart, et celle-ci est terriblement addictive (rien que les 2 premiers chapitres sont terribles !!!)… Il se passe tant de choses dans ce roman mené tambour battant ! Le livre se compose de 3 parties: alors que la première, ponctuée de nombreux événements, s’attache à présenter les deux personnages principaux, Tassi et Nathan Rey, la seconde nous entraîne au coeur de l’enquête et est parsemée de multiples rebondissements. Quant à la troisième, elle nous dévoile un dénouement absolument inattendu. L’intrigue plutôt bien menée, sans être véritablement réaliste, semble inspirée de faits réels, notamment l’affaire Patrick Dils, victime d’erreur judiciaire et nous reconnaîtrons sans peine Stéphane Bourgoin derrière les traits de Nathan Rey.


Mon avis est toutefois un peu mitigé car hormis un début très prometteur et quelques surprises, je trouve que ce roman manque de profondeur, d’ancrage dans le réel pour me captiver pleinement. J’ai eu du mal à suivre l’auteur dans le dénouement que je trouve tout de même tiré par les cheveux. Antoine Renand l’explique lui même à la fin du livre : ce récit écrit alors qu’il n’avait que 25 ans était destiné à un scénario qui n’a pas vu le jour et retravaillé ensuite en vue d’un livre. Peut-être l’aspect scénario est-il encore trop présent ? L’écriture est en effet très visuelle et le style en pâtit certainement. Mais l’auteur a visiblement un potentiel imaginatif surprenant et j’ai tout de même passé un bon moment de lecture avec ce titre qui me donne d’ailleurs envie de lire L’Empathie, ça ne saurait tarder… Je remercie Net Galley et les Editions Robert Laffont pour la découverte de cet auteur.
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loeilnoir
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le 6 juin 2020

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