Je continue de lire la sélection du Goncourt et j'ai enfin autre chose que des viols et de l'inceste à me mettre sous la dent...
L'histoire est assez banale, une femme de quarante ans, s'occupant de ses morveuses dont une ado turbulente et décidant de prendre un amant. Mais là où le roman est plutôt bien construit, c'est qu'il est écrit en bonne partie à la seconde personne du singulier : tu fais ça, tu fais ça, tu penses ça... Le tu désignant l'héroïne. C'est un peu perturbant au départ, j'suis pas certain d'avoir déjà lu un roman écrit de la sorte, mais pourquoi pas, ça change... et c'est sans doute assez con, mais lire un "tu" ça m'implique directement plus en tant que lecteur.
L'autre partie du roman épouse le point de vue de son amant et est cette fois écrit à la première personne.
Et je dois dire que le quotidien de cette femme blasée par sa fille militante féministe qui mène une manifestation dans son école m'a bien fait rire. Les filles quittaient une à une la salle de classe à chaque nom d'homme prononcé. Il y avait une certaine fraîcheur dans l'opposition entre la mère, pas réellement féministe et la fille plus audacieuse et effrontée.
Je crois que c'est ce que j'ai préféré dans le roman, la relation mère/fille, mais malheureusement la relation avec son amant finit par prendre tout le reste du récit et se révèle quand même plus classique. Je note cependant qu'on passe facilement d'un personnage à l'autre, ce qui permet au livre d'être fluide (je l'ai lu d'une traite) et de ne jamais tomber des mains.
Néanmoins, je dirais qu'il n'y a que le début et sans doute la toute fin qui m'aient réellement plu... ou du moins ça surnage par rapport au reste. La fin pour son côté terrible et le début pour le côté ludique de la deuxième personne et le quotidien de cette femme qui semble si vrai et si juste.
Bref, une agréable découverte...