Wouch !
Wouch ! La claque dans l'aïeule, aller et retour ! Que j'ai craqué aux maintes sollicitations d'un site que je ne nommerai pas qui me conseillait ce livre à chaque ouverture me sera donc pardonné.....
le 23 mai 2016
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Se déroulant sur 40 années (1872-1912), Feuillets de Cuivre est avant tout l'histoire d'une vie, celle de Ragon, flic atypique qui débute comme simple agent et termine commissaire divisionnaire. Personnage exceptionnel et tragique, dont la véritable nature ne se révélera qu'en toute fin de roman, Ragon résout au fil des chapitres une série d'énigmes policières par le simple fait de puiser dans une connaissance encyclopédique ... des livres.
C'est l'occasion pour Fabien Clavel d'évoquer, par petites touches et sans aucune forme d'étalage de culture, la littérature française de la seconde moitié du 19ième siècle à travers ses grands noms (Zola, Maupassant, Hugo, Vallès, Flaubert, Verne, etc.). Mais il n'omet pas d'en aborder les aspects moins glorieux en faisant apparaître notamment Déroulède, les antidreyfusards, puis - dans le dernier chapitre - les feuilletonistes revanchards de début du 20ième siècle, cela à travers le personnage imaginaire d'Héliodore Carcopino, dont la description comme les écrits sont particulièrement réussis. Sont également mentionnés des ouvrages techniques et politiques ainsi que des oeuvres artistiques et architecturales et des événements de l'époque. Bref, un petit bijou d'érudition, une superbe évocation de cette période entre les deux guerres contre l'Allemagne (1870-1914) et qui évite parfaitement l'écueil de la tarte à la crème, parce que tout cela est instillé dans le scénario avec une réelle finesse.
Dans le même esprit, j'ai trouvé particulièrement réussie la façon dont le fantastique est introduit dans le roman : il y est omniprésent, mais sans jamais devenir lourdingue. On y trouve d'ailleurs pêle-mêle sorcellerie comme machineries steampunk. Tout cela est décrit de façon fort fluide et sans que cela ne vienne à aucun moment perturber l'évocation de Paris en cette fin de 19ième siècle, dans un monde qui évolue peu à peu vers la mécanisation.
La fin du roman se dévore littéralement : elle est particulièrement réussie, alors que l'on sent arriver la grande boucherie de la première guerre mondiale et - qu'en parallèle - la destinée et l'histoire de Ragon se dévoilent peu à peu. Mais cela étant, l'ensemble du livre - dont les personnages principaux ou secondaires sont très bien campés - est très bien écrit, se lisant avec aisance sans jamais laisser une quelconque impression de médiocrité.
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Créée
le 20 août 2016
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