La lecture de Fictions n'est pas toujours une partie de plaisir, il faut se concentrer, s'accrocher parfois, relire par trois fois certaines phrases, trop érudites. Je ne suis pas très fan de l'écriture de Borges, elle est tortueuse et on s'y perd vite. J'ai parfois eu l'impression qu'on essayait de me noyer sous les références, fausses ou véridiques, qui desservent plus qu'autre chose le propos du narrateur.
Il possède les défauts d'un livre de philosophie mais aussi les qualités d'un roman de science-fiction : les nouvelles sont souvent alambiquées, on se demande si vraiment ça vaut le coup d'aller jusqu'au bout si c'est pour ne rien comprendre. Et au bout de quelques pages, un monde fictionnel vertigineux prend enfin forme. Son approche est intrigante, le métaphysique surgit du réel sans transition et les idées se matérialisent sous forme de monde. Chacune des nouvelles de Borges est un tour de force, une porte ouverte sur les possibilités vertigineuse de notre pensée et de l'univers. C'est une expérience à vivre que de se plonger dans ce livre, jalonné de fenêtres donnant sur l'infini.