Ce récit est une autofiction ou la narratrice Laurence raconte sa vie de la naissance à la cinquantaine. Elle utilise parfois le "je", parfois le "tu" comme si elle s'adressait à son moi plus jeune. Elle se livre aussi à des réflexions sur la langue, qui sont parfois amusantes (passage sur " les anglais ont débarqué"), et souvent un peu desespérantes (je pense à cette phrase "le masculin l'emporte toujours sur le féminin", ou le passage sur l'hystérie).
J'ai moyennement aimé, même si j'ai lu le livre dans la journée. C'est sans doute à cause de la succession de sujets douloureux qui y sont abordés : innocence enfantine mise à mal, complexes physiques, inceste, bêtise du père, violences obstétricales, deuil d'un enfant.
On y trouve du réél pur et dur et des instants de vie. Le livre a l'avantage d'aborder sans fard des moments de vie importants, premières règles, accouchement. Une plume directe et sans métaphore.
La structure du livre semble inviter le lecteur à comparer les générations. D'une certaine manière, il invite le lecteur à se réjoiuir d'un changement sociétal. La fille de Laurence la narratrice est une androgyne musclée qui aborde la vie avec humour et adore le sport. J'y lis l'envie de l'autrice de prendre une revanche sur la vie à travers ce personnage positif, après tous les malheurs évoqués dans le livre.
Ce que semble nous dire l'auteure : la lesbienne est l'avenir de la femme. Puisque le patriarcat nous a mises sous terre.