Fog
6.7
Fog

livre de James Herbert (1975)

Angleterre quasi post-apocalyptique

Alors qu’il parcourt la campagne anglaise pour le compte du ministère de l’environnement, à la recherche de pollutions sauvages, John Holman est pris dans un séisme qui détruit la moitié du village où il se trouve et menace de l’enfouir sous terre. Miraculeusement indemne physiquement, il développe par contre au contact d’une fumée épaisse jaunâtre qui s’échappe des entrailles de la terre, une folie et une agressivité telles qu’il doit être hospitalisé sous surveillance sévère. Lorsqu’il parvient à s’en tirer, guéri, c’est pour apprendre que ce nuage toxique se répand à travers le pays, déclenchant sur son passage des vagues de folies meurtrières. Le brouillard jaune se rapproche des grandes villes… Et bientôt de Londres. Et John Holman est peut-être le seul homme à pouvoir stopper sa progression.
Décédé il y a un peu plus de six ans, James Herbert est considéré par les amateurs comme l’un des principaux et meilleurs conteurs d’horreur de ces dernières années, et ce dès son premier roman, les Rats. Avec Fog, roman dont le titre n’a rien à voir avec l’oeuvre de John Carpenter, il nous décrit une Angleterre quasi post-apocalyptique, dont la population se décime sous l’effet d’un brouillard toxique, conséquence de l’explosion d’une arme chimique. L’histoire est d’autant plus glaçante qu’elle est racontée sans excès descriptifs, sur un ton presque journalistique. Les éléments violents, voire gore, sont plus souvent succincts que détaillés. C’est aussi une forme de dénonciation de l’incurie gouvernementale, son incapacité à prendre la bonne décision au bon moment, mais aussi la fâcheuse tendance des autorités militaires à jouer aux apprentis-sorciers. A ce titre, lecture terminée, comment ne pas penser entre autres à Donald Trump qui propose de bombarder les ouragans?
Au fil de l’histoire, on suit les pérégrinations d’Holman, héros malgré lui, « brave soldat » obéissant aux ordres qu’on lui donne, plus préoccupé par le sort de sa fiancée que par le sien, tandis que le pays bascule peu à peu dans le chaos. Ce qui nous vaut quelques scènes particulièrement dures, comme le suicide en masse de toute une ville. Le final m’a paru du coup presque un ton en dessous, sans doute m’attendais-je à quelque chose de plus « noir »? (sans en dévoiler plus) Sur la page 4 de couverture, Stephen King déclare que « James Hebert ne se contente pas de nous interpeler, il nous attrape par le col et nous hurle en pleine face ». j’ajouterai qu’il a ce grand talent de nous mener à l’horreur sans une débauche de mots et de descriptions telle qu’on en voit un peu trop souvent chez certains auteurs actuels. Fog est un grand roman, à lire indiscutablement.
Je remercie les éditions Bragelonne pour leur confiance.

MichaelFenris
8
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le 25 oct. 2019

Critique lue 200 fois

Michael Fenris

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