Trantor, capitale de la Galaxie, est le berceau du progrès et s’affirme comme l’apogée de l’Espèce
Humaine. Erudition et urbanisation avancées sont ainsi de mises dans le récit d’Asimov en ce début de treizième millénaire. Alors que tout laisse à penser que la confiance et l’ordre règnent sur l’Empire,l’incertitude est grandissante.
Conformément à la psychohistoire, une science annonçant l’avenir, l’effondrement de l’Empire
galactique se précise et rien ne pourra l’empêcher. Il est toutefois possible d’en limiter sa portée si la mission scientifique impulsée par le docteur Seldon arrive à ses fins. Entre jeu de pouvoir,corruption et déclin de civilisation, l’opération ne sera pas des plus aisés pour les représentants de La Fondation.
L’établissement d’une religion scientifique, sera par exemple nécessaire pour calmer les ardeurs des planètes limitrophes, décadentes et vénales. Et malgré la vague d’instabilité causée par la chute de l’Empire, La Fondation tient bon. Provocations et menaces, au lieu d’affaiblir, renforceront même leur économie de la connaissance.
Au-delà d’être une œuvre indispensable de la science-fiction américaine, Fondation nous donne une leçon d’humanité. Et l’écriture fonctionnelle de l’auteur y est pour beaucoup. En ne se focalisant pas sur un héros en particulier, ce récit se concentre sur l’essentiel : sauver l’espèce humaine.
Car ce livre est une leçon de politique où il faut oser sans subir, influencer sans s’engager. Ce monde imaginé n’est pas sans rappeler le nôtre, où dirigeants usent de leurs emprises à des fins personnelles.
Car Fondation nous questionne délibérément sur le libre arbitre et tient à montrer que la volonté d’un homme déterminé et ambitieux, peut changer le destin de l’humanité.
Car rester fidèle à ses convictions est sans doute la meilleure arme face à l’adversité. Hari Seldon, figure emblématique de la Fondation l’avait compris et seul « la violence est le refuge de l’incompétence » disait-il. Toujours est-il que changer le cours de l’histoire se fait au prix d’efforts considérables car « Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion » rappelle Hegel.