Gwen21 14 février 2021
Comme vous peut-être, j'apprécie énormément les nouvelles de Maupassant, mais mon plaisir est encore plus grand lorsque je me plonge dans l'un des trop rares romans de ce grand écrivain.
"Fort comme la mort" aborde quelques uns de mes thèmes favoris : la vieillesse, la peur du déclin et de la mort, et surtout la fidélité amoureuse à l'épreuve du temps.
"Fort comme la mort" est un concentré de psychologie humaine qui entrecroise deux triangles amoureux : celui plutôt classique d'un adultère, un second plus rare d'un homme qui s'éprend de la fille pour perpétuer l'amour qu'il porte à la mère.
Dans le cadre bourgeois et demi-mondain déjà exploré avec brio dans "Bel-Ami", Maupassant brosse les scènes de la vie quotidienne des nantis parisiens tout en apportant son analyse fine du sentiment amoureux, lui donnant ici un esthétisme tout pictural puisque son personnage principal est peintre.
Comme Irène Némirovski le traitera plus tard en profondeur dans son superbe "Jézabel", le thème du vieillissement de la femme - lié à celui de la crainte obsédante de perdre sa beauté - met en perspective la force ou la faiblesse des liens sentimentaux qu'elle entretient avec ses proches. Les émotions très humaines ressenties et exprimées par Annie sont légitimes, poignantes et accessibles à la compréhension de tous. Maupassant cherche la femme dans plusieurs de ses nuances et par là même trouve son lecteur attentif et empathique. Conquis.