J'ai dévoré le "Frankenstein" de Mary Shelley. Sachez le, il n'y a pas de jeu de mots. Bref. C'est un grand classique de la littérature fantastique, et je cherchais, depuis déja quelques temps, à le trouver pour le lire. Parce que quand on a lu le "Dracula" de Stocker, il faut tout de même se concentrer sur les classiques restant. Parlons donc de "Frankenstein ou le Prométhée moderne".
Tout d'abord, Mary Shelley arbore un style d'écriture magnifique. A 19 ans, elle impressionne de part son talent. Seulement, jeune comme elle est, je trouve qu'il lui manque tout de même un petit quelque chose; ce qu'elle écrit n'est pas parfait et les phrases, parfois beaucoup trop longues, s'avèrent un poil trop lourdes.
Alors, je ne sais pas si c'est un défaut de rédaction ou de traduction, mais je dois vous avouer que le manque, à certains endroits, de ponctuation m'a grandement gêné. Heureusement, la qualité du tout l'emporte sur ce détail. Ensuite, il faut tout de même avouer que les dialogues sont terriblement théâtraux, et à mon sens, c'était la vision parfaite à adopter pour traiter les répliques.
Car voyez-vous, quoi que l'on en dise, l'aspecttrès théâtral de l'oeuvre, et de bien d'autres romans ou pièces de théâtre, lui confère un pouvoir sentimental sur nous, une véritable puissance émotionnelle. C'est incroyable de voir pareil résultat. Et puis cela décuple l'aspect dramatique de la vie de la créature, littéralement pathétique.
Oui, contrairement à ce que l'on pourrait penser aux premiers abords, "Frankenstein" n'est pas un roman horrifique. Non, il nous fait seulement part de la colère d'un homme fabriqué que l'on hait, que l'on ne veut pas connaître parce qu'il est différent de nous. Récit encore d'actualité, il tire sa puissance de sa force émotionnnelle, et de la modernité de son intrigue.
Cette dernière s'avère plutôt simple, il faut l'avouer. Au final, ce n'est que l'histoire de Prométhée revisitée. Mais honnêtement, ce n'est en rien gênant. Mieux même, cela nous offre une vision que, personnellement, je préfère du mythe en question. Infiniment triste, le récit connaîtra son apogée dans une fin aussi tragique que tout le reste, pour ne pas dire plus.
Car oui, "Frankenstein" est un récit d'une infinie tristesse, le genre d'histoire dont personne ne sort indemne, pas même, et surtout pas, le spectateur. Le destin des personnages ne peut que forcer le respect ( il en fallait, du courage ), et l'intrigue, véritable descente aux enfers d'un scientifique qui ne voulait que s'élever de son rang d'homme, impressionne de par sa modernité et sa puissance narrative.
C'est certes simple, mais ce n'en est pas moins efficace. Véritable chef-d'oeuvre du genre, Mary Shelley a inventé, à seulement 19 ans, l'une des figures les plus célèbres, et emblématiques, de la littérature et du cinéma fantastique, et par delà même de notre culture moderne, de notre Culture Geek. Du grand art, bien qu'imparfait.