Freedom avait interpellé mon oeil de livrophile lors de mes déambulations régulières dans les diverses librairies ou j'aime me laisser porter par les étalages, chargés de promesses d'aventures livresques. C'est lorsqu'une connaissance me l'a vivement conseillé que je me suis décidé à franchir le pas, en optant pour la version originale. Plus économique, prompte à entretenir mon anglais littéraire, et à mon sens plus adapté aux vues du résumé de l'histoire tel qu'il m'avait été conté.
J'ai lentement démarré ma lecture de Freedom, et je dois vous avouer que c'est un livre dont je ne pensais très honnêtement pas dire du bien. J'ai eu beaucoup de mal à trouver mon rythme, à trouver ma place. J'ai été franchement refroidi par la première tranche autobiographique de Patty, et je préférais souvent laisser mon regard divaguer sur les immeubles parisiens lors de mes trajets en bus, plutôt que de m'atteler à la lecture de Freedom.
Pourtant, je m'y suis mis. Je n'aime pas les échecs, encore moins lorsqu'il s'agit de livres qui font une quasi-unanimité d'avis au sein des lecteurs que j'aime à suivre presque aveuglement. Et me voici donc plongé à partir de la deux-centième page (l'édition de poche américaine en fait 700) dans cette histoire pourtant ordinaire et parfois maussade d'une famille américaine de classe moyenne, dans une époque relativement contemporaine.
Suivre les Berglund et leurs divagations familiales m'a finalement conquis, et je suis devenu un lecteur beaucoup plus enthousiaste de cet échantillon social de l'Amérique d'aujourd'hui, et je n'ai pas été déçu jusqu'à la dernière page.
Cependant une sorte de flou persiste lorsque l'on me demande (et ça ne manque jamais) si ça vaut le coup, si je conseille. Je repense à la résistance littéraire que j'ai fait au livre dés son démarrage, je repense à cette histoire dévorante et pourtant ternement singulière, et dans une moue un peu indécise je lâche un vague : "c'est particulier... je ne sais pas... c'est particulier".